Egalité et Réconciliation
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De l’auto-organisation d’une foule et de l’émergence de chefs

Expérience sociologique

Tout le monde aura expérimenté une situation de groupe où, devant une épreuve ou un problème, une organisation doit se mettre en place alors même que le groupe n’est pas hiérarchisé, voire que les composants du groupe ne se connaissent pas. Dès lors, chaque personne adoptera la posture que son idiosyncrasie lui commande d’avoir. Ces déterminismes peuvent être contraints par des éléments exogènes ou endogènes qui parfois même permettront à tel ou tel de se réveler ou au contraire d’expérimenter une faiblesse que l’ego ou l’histoire personnelle n’avait pas révélée ou voulu révéler.

 

Dans la présente expérience, le sociologue, met en situation jusqu’à 100 personnes qui ne se connaissent pas, en leur donnant l’ordre d’agencer des cartons de couleur afin de former des motifs prédéfinis. Le sujet principal de l’étude est l’analyse de l’apparition de chefs, la coordination globale et hiérarchisée de ces chefs avec des chefs de catégorie inférieure, et comment la structure pyramidale se reconstruit ex nihilo lorsque les chefs sont sortis du groupe.

L’étude est intéressante mais lacunaire. On aurait aimé qu’elle pousse les acteurs dans des retranchements plus ultimes pour aller chercher la complexité psychologique et sociale dans des situations de stress plus grand ou des complexités telles que l’expérience nécessite soit l’émergence d’une personnalité à l’intelligence très supérieure quel que soit son potentiel de meneur, soit la coordination des intelligences afin que le tout soit supérieur à la somme des parties.

Mais le tropisme probablement gauchiste de l’universitaire à la manœuvre l’a probablement empêché d’aller plus loin dans des conclusions sûrement assez éloignées de son idéologie, alors qu’il a dû sans doute être déjà très secoué de constater la proximité organisationnelle de l’homme avec l’animal – et donc la Nature – ainsi que la nécessité dans les sociétés humaines passées et actuelles de fonctionner avec une hiérarchie et donc un classement fonctionnel et même qualitatif des hommes.

On complétera l’information sur la notion de stigmergie évoquée dans la vidéo avec quelques lignes de l’Encyclopédie Universalis dont l’article complet est accessible aux abonnés :

On désigne sous le terme de stigmergie un ensemble de réactions automatiques qu’exécutent des groupes d’Insectes sociaux, aboutissant à une œuvre cohérente, exigeant apparemment une étroite corrélation entre les actes. Les enveloppes en forme de montgolfière de certains guêpiers, les rayons de cire des Abeilles, les nids de Termites en sont de bons exemples, et il y en a beaucoup d’autres.

Le comportement des Insectes, et on pourrait le dire de la plupart des animaux, est à base d’actes automatiques, dont les déterminants résident dans les molécules d’acide désoxyribonucléique, ou ADN, incluses dans les chromosomes et véritable mémoire de l’espèce. Ces actes sont déclenchés par des stimuli privilégiés ou significatifs qui sont, parmi les autres stimuli perçus, les seuls réactogènes.

Le problème est de savoir comment des animaux livrés à l’automatisme peuvent accomplir des tâches collectives complexes exigeant une coordination extrêmement précise entre les actes individuels. Le recours à l’expérience s’imposait. On retire de son nid une fraction assez importante de Termites maçons, constructeurs d’édifices ayant une architecture compliquée. Placés dans des conditions favorables à la reconstruction, les ouvriers, au bout d’un temps assez court (moins de 24 h), édifient un nid qui diffère sensiblement de leur logis originel, mais où la reine a sa cellule et où l’ensemble du groupe trouve un abri et satisfait sa lucifugie. La confection d’arceaux en terre, faits de deux ébauches indépendantes, se rencontrant avec une extrême précision, réalisée par des ouvriers aveugles, atteste que les stimulations olfactives, dans le cas des Insectes, apportent des informations bien différentes de celles que perçoivent les chimiorécepteurs des Vertébrés.

 

 






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23 Commentaires

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  • #2965798

    Le coupe-tif du campus est anarchiste

     

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  • #2965811

    Expérience assez intéressante qui m’a donné envie de m’intéresser à la question.

     

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  • #2965812

    J’ajouterais quelques réflexions à cette petite expérience sociale amusante et moins dramatique que celles qu’on a l’habitude de voir (Milgram, Ash, etc. https://fr.wikipedia.org/wiki/Expé...)

    Sans chef, le sentiment de responsabilité augmente.
    Ce sentiment de responsabilité mobilise les capacités cognitives des sujets qui cherchent à atteindre l’objectif en affinant l’observation et la compréhension de l’environnement.
    La diversité des sujets engendre statistiquement une diversité de méthodologies (compter, visualiser, contrôler voire commander ses pairs, vérifier l’environnement, communiquer, etc.) qui, à terme, serviront les intérêts du groupe.
    Il faut toutefois du temps.
    Il faut également de la bienveillance.
    Le groupe se sortira de toutes les situations à la condition, comme c’est le cas dans la nature, d’une diversité suffisante d’individus (et dans mon analyse, d’approches et de méthodologies).

    À noter que dans ce contexte de guerre contre les peuples, nous constatons que le plus important, c’est l’intérêt des sujets à surmonter telle ou telle épreuve. Les organisations émergeront, dans toutes leurs diversités face aux menaces, elles aussi diverses (machines, poisons, bombardements, famines).

    Il faut donc redevenir un sujet pensant (dans une troupe ou dans une termitière, cela dépendra de la menace).
    Descartes s’assurait de l’existence du sujet (et de Dieu), ce qui est important pour commencer la lutte pour ces instances éternelles. "Je pense donc je suis".
    Camus ajoutait dans son "homme révolté" : "Je me révolte donc nous sommes."

    Sachons qui nous sommes et défendons nos âmes avec la bienveillante clarté de la vigueur.

     

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  • #2965821

    les déterminants résident dans les molécules d’acide désoxyribonucléique, ou ADN, incluses dans les chromosomes et véritable mémoire de l’espèce.



    Cette affirmation est fausse. L’ADN n’est qu’une machine à produire des protéines, rien d’autres. Ce qui en revanche organise ces protéines en un organisme spécifique, cohérent, qui se régénère et garde son intégrité jusqu’à la fin de sa vie, et les instincts sont dans l’état actuel inexplicable par la science académique admise. Il y a Rupert Sheldrake qui a élaboré une théorie fascinante pour expliquer ce mystère : la résonance morphique. Selon cette théorie l’information permettant d’organiser les protéines produites par un génome afin de produire un organisme se situe à l’extérieur de l’organisme. Lire les bouquins de Sheldrake sur la résonance morphique, qui permet de comprendre aisément que ce ne sont pas gènes qui portent la mémoire de l’espèce...

     

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  • #2965857

    Ne manque plus que l’argent, le pouvoir et la diversité postmoderne.

    En soi la vidéo est bonne car pose un sujet intéressant, mais effectivement l’expérience est forcément limitée par le fait qu’il n’y a pas d’impératif sérieux à cette organisation (survie, besoins vitaux, etc), que les chefs ne tirent aucune récompense de leur élévation et que l’ensemble de la population affiche de base une certaine cohérence racialo-culturelle (et peut-être sociale). Donc forcément, les nouveaux chefs ont tendance à être désintéressés, non empêtrés par les mauvais prétendants, les intrigants, les félons et les luttes internes, les subordonnés obéissent humblement et on atteint inévitablement des performances d’efficacité.

    Maintenant, quid de la même expérience mais :
    - pas d’accès à la buvette ni aux toilettes s’ils ne réussissent pas un minimum d’épreuves.
    - tout le monde paye une participation et, si réussite de l’épreuve, celle-ci est répartie entre ceux qui s’élèvent comme chefs.
    - on intègre au groupe un tiers de zadistes, de chances-pour-la-france, de jeunes bourgeois Macron-like et de migrants qui parlent pas la langue.

     

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  • #2965958

    C’est très intéressant mais il y a des erreurs (et comme je n’ai ni compte YouTube ni Twitter je réponds ici) : les fourmis "communiquent" entre elles, notamment par les phéromones (ça reste simple mais cela permet des prouesses incroyables), et pas que. D’ailleurs c’est extrêmement simplifié de dire que chaque individu sait ce qu’il doit faire.
    Cela dit, il est honnête en disant qu’il partait sans vraiment savoir à l’avance où cela le mènerait. Un vrai expérimentateur.

     

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  • #2965960

    "une faiblesse que l’ego ou l’histoire personnelle"
    Quand ça parle d’égo vous pouvez être sûr que vous êtes dans une secte.

     

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  • #2966039

    Question de culture:en France,on a besoin d’un chef ;on a eu des rois,des dictateurs,un état centralisé et nous sommes des individualistes:par ex. on a des chanteurs,des artistes-solo-,rarement des groupes comme en Angleterre ou en Allemagne.Dès qu’il y a une proportionnelle,c’est le caillon.Dans un patelin,il y a 3 ou 4 bandes,jamais une seule à la différence des jeunes allemands qui discutent entre eux,comparant tous les avis et puis qui décident d’une décision:gare à ceux qui étaient d’un avis contraire de ne pas suivre le mouvement,ils seraient tous de suite mis à l’écart,d’ailleurs c’est qui m’étonnait beaucoup étant jeune quand je les voyais agir.Ici chaque groupe de rock joue jalousement dans son coin,en Angleterre,dans les pubs,les groupes se rencontrent,s’écoutent,et forment de nouveaux groupes avec des musiciens qui apprennent à s’apprécier en s’écoutant.
    Les jeunes allemands vont à l’école le matin(ils ont remarqué avec justesse qu’on mémorise mieux le matin,plutôt que d’avoir comme en France sport de 11 à 12 et latin de 16 à 17h) et les ap-midi sont pour les devoirs où les sports collectifs..il y a du bon et du mauvais partout,c’est le résultat qui compte,et en France on était fort quand on était soudé.

     

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  • #2966088

    c’ est bien rigolo.. c’ est Koh-lanta à cartons land !
    les limites de la démonstration réduisent beaucoup le propos , parce que dans la vraie vie (donc pas en carton) , c’ est la nature de "la contrainte extérieure" qui assigne "le leader" (réactif) PLUS que les jeux de rôles intra-groupe . exple :
    - le groupe est face à 1 défis affectif ou de communication , ce sont les femmes qui , naturellement , vont être à l’ initiative .
    - ou , le groupe est face à un défi technique , ce sont les intellos
    - ou , le groupe fait face à une agression , ce sera les costauds.. etc..

    son exercice est typiquement "de gauche" , car le poids , l’ intensité de la contrainte est artificielle , symbolique , indolore.. c’ est ainsi que nos sociétés sélectionnent leurs leaders , artistes , héros , que nos valeurs sont de la daube , et nos chefs des précieuses ridicules..

     

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  • #2966366

    Intéressant !
    Mais il n’en demeure pas moins que lorsque vous savez quoi faire vous n’avez pas besoin de chef. Le cas typique est celui d’une école : l’enseignant enseigne, l’élève étudie, le cuisto fait les repas, l’intendant fait les comptes, le directeur n’a qu’un rôle purement administratif en réalité.
    Lorsque vous ne savez pas quoi faire, ou que vous suivez les plans de quelqu’un d’autre, à ce moment-là il vous faut bien tirer les intructions d’une autorité.

    Concernant la comparaison entre l’homme et l’animal, on pourrait plutôt se demander pourquoi l’homme lui n’arrive pas à suivre un certain « automatisme » et pourquoi il a perdu cette « mémoire » au lieu de se perdre dans des considérations un peu inutiles comme savoir comment émergent les chefs, puisque les chefs ne sont pas nécessaires en toutes circonstances.

     

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