Des historiens se sont étripés pour savoir si cet appel avait eu lieu le 18 juin ou un peu après, donc rétroactif, et si Churchill avait un peu poussé de Gaulle à la roue, mais l’essentiel est là : dans la confusion de la défaite, une voix s’élève pour dire que tout n’est pas fichu, et que la France n’est pas morte.
« Beaucoup de Français n’acceptent pas la capitulation ni la servitude pour des raisons qui s’appellent l’honneur, le bon sens, l’intérêt supérieur de la patrie »
Dans son allocution radiodiffusée, De Gaulle analyse la situation politique brûlante de son pays et du conflit, se pose en opposant numéro un du régime qui se met en place, et prend une dimension particulière, qu’il ne cessera d’augmenter et d’incarner. Par ses mots, il remobilise une France à terre, même si certains ne l’ont pas attendu, par exemple en Afrique du Nord française, dans les rangs nationalistes, et aussi communistes, malgré le pacte germano-soviétique.
Les considérations politiques se mêlent à une vision, qui ne quittera jamais le grand homme : celle de son destin, qu’il associera au destin de sa patrie. On peut tout lui reprocher, son coup de force en 1958, le lâchage de l’Algérie française, la création d’une Ve République favorisant le pouvoir personnel – qui dégénérera avec ses suivants, nantis d’une d’envergure décroissante – mais le Vieux aura toujours un coup géopolitique d’avance. Comparativement aux gestionnaires du quotidien dénués de vision que l’on connaît, il appartient pour l’éternité à cette race d’hommes politiques rare : ceux qui font l’Histoire.
Ce qu’il y a de bien avec les propos du Général, c’est qu’on peut les appliquer à aujourd’hui. En ce sens, ils sont prophétiques. Ils prennent tout leur sens et leur portée dans les situations de crise nationale, comme celle dans laquelle nous nous trouvons. Il est indéniable que la France est « under attack », une attaque conjointe des forces de l’Empire et de ses nervis.
Cela se traduit par une quadruple pression
politique : la soumission à dessein de l’Union européenne et principalement de la France, qui a toujours refusé d’être inféodée,
médiatique : le jeu pervers des médias aux ordres de l’oligarchie contre la France et les Français, d’où la détestation de la corporation journalistique,
économique : les traités mondialistes et le lobbying des multinationales sur le dos des peuples et des nations qui ne sont plus souveraines,
militaire : l’avancée de l’OTAN vers la Russie et la Chine non alignées, ainsi que le terrorisme incompréhensible parce que sous faux drapeau.
Une attaque d’une ampleur sans précédent et d’un type nouveau, qui demande une analyse fine et complexe de la situation, afin de produire une réponse intelligente.
« J’invite tous les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre, vive la France libre dans l’honneur et dans l’indépendance ! »