L’organisation anti-immigration Génération identitaire pourrait faire l’objet d’une dissolution rapide, ainsi que l’ont rapporté France info et Le Figaro. Une telle procédure avait été évoquée par le ministre de l’Intérieur fin janvier.
L’information a été révélée par plusieurs médias : l’organisation militante Génération identitaire (GI) s’est vu notifier le 12 février sa dissolution prochaine. Le mouvement anti-immigration a ainsi « dix jours » pour répondre à cette annonce, selon France Info. « La dissolution [de l’organisation] est très probable sous 15 jours », a expliqué le ministère de l’Intérieur cité par Le Figaro.
« Une manœuvre politique de la part du gouvernement », a déploré Clément Martin, porte-parole de Génération identitaire, auprès du quotidien français, avant de faire savoir que son organisation utiliserait « toutes les voies juridiques possibles pour contester cette décision ».
Et qui est là pour récupérer le dossier et prendre définitivement le pouvoir sur la mouvance identitaire ?
« Nous sommes des lanceurs d’alerte, au même titre que Greenpeace. Il nous est reproché l’objet même de notre combat, on essaye de nous faire taire alors que l’on s’oppose pacifiquement à l’immigration massive », a encore plaidé le représentant de GI, rappelant que les actions menées par son organisation n’avaient pas fait l’objet de condamnations. « Le combat contre l’islamisation et pour l’identité française et européenne continuera bien au-delà de notre mouvement », a ajouté Clément Martin.
« Défendre son pays est devenu un crime à punir sévèrement », a pour sa part twitté le jour-même le militant identitaire Damien Rieu, sympathisant influent du mouvement.
« Si les éléments sont [...] réunis, je n’hésiterai pas à proposer la dissolution de Génération identitaire », avait déclaré Gérald Darmanin le 26 janvier en conférence de presse. Le ministre de l’Intérieur réagissait alors à l’opération anti-immigration clandestine lancée par cette organisation dans les Pyréenées, qu’il avait assimilée à un « travail de sape de la République ».
Une enquête préliminaire a été ouverte le 26 janvier pour « provocation publique à la haine raciale », après cette action : une trentaine de militants de Génération identitaire s’étaient déployés entre Luchon (Haute-Garonne) et la frontière espagnole. Avec des voitures sérigraphiées « Défend Europe », ils s’étaient installés au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière. Le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) avait déclaré que cette enquête était justifiée par « des propos tenus sur [une] banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée ».
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d’appel de Grenoble, dans l’affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
Accusée par ses détracteurs de nourrir la haine anti-immigrés ou anti-musulmans, Génération identitaire est connue pour ses happenings visant à dénoncer l’immigration clandestine, l’islamisation ou le racisme anti-blanc.