PrimeView vient de publier une étude (« Le douloureux temps de la maturité… Perspectives de long terme pour les pays industrialisés selon leur profil démographique », 23 juin 2014) proposant ses perspectives de croissance pour les pays riches (dont le PIB par habitant est supérieur à 20 000 dollars) dans un horizon de 15 ans. La particularité : ces projections se basent sur l’ADN de nos économies, à savoir leur profil démographique.
Alors que les pays avancés sont entrés de plein pieds dans une phase de vieillissement accéléré de leur population, le constat est sans appel : nous ne vivons pas la prolongation d’une « crise » qui aurait commencé il y a 6 ans maintenant, mais plutôt une transition vers un environnement économique nouveau. Après trois décennies dorées marquées par un profil démographique extrêmement porteur, le monde entre dans sa saison hivernale, qui se caractérisera par la stagnation économique pour certains (Etats-Unis, Royaume-Uni, France dans une moindre mesure), par le déclin pour la plupart (Japon, Allemagne, Italie, Espagne, etc…).
Cette analyse repose essentiellement sur des projections en termes de consommation des ménages, principal moteur de la croissance dans les pays riches (52 à 70 % selon les pays). Partant du constat que le comportement des ménages qu’ils soient français, allemands, américains ou japonais, présente un profil au cours de la vie globalement identique, nous avons évalué l’impact du vieillissement en cours sur les potentiels de consommation et donc de croissance des pays industrialisés. Notre conclusion est claire : les dépenses des ménages au niveau agrégé resteront sous pression au regard du recul du désir naturel d’acheter des populations et de contraintes pesant sur leur solvabilité (absence d’inflation salariale, pression fiscale, contrainte d’endettement), pénalisant fortement les potentiels de croissance de nos pays.