Egalité et Réconciliation
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Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

Par Aymeric Chauprade

(Lire la première partie)

 

Les intérêts de la France

Au regard des intérêts de la France en Afrique, la décision d’intervention militaire française apparaîtra, je le crois, comme une bonne décision.

Pour en juger, et comme toujours si nous voulons être fidèles à notre ligne réaliste, il faut être capable de s’élever au-dessus des partis pris politiques et idéologiques des uns et des autres. Chacun sait en effet que je me situe, sur le plan des idées, à des années-lumières des gouvernements qui se sont succédé en France ces trente dernières années, et que j’exècre, peut-être plus que tous ceux qui l’ont précédé, ce gouvernement qui mine les fondements de notre civilisation, accélère l’invasion migratoire, achève notre économie, et pousse à l’exil, par son fanatisme de l’Égalité, ce qu’il reste de créatif en France.

Il est arrivé souvent dans l’Histoire qu’une décision prise au nom de mauvaises raisons ait pu produire les résultats les plus positifs. N’est-il pas étrange de constater aujourd’hui qu’un président issu d’un camp que rien ne prédispose à la défense d’intérêts français en Afrique ait néanmoins pris une décision qui va peut-être améliorer sensiblement le statut de la France en Afrique ?

Car quelle était la situation de la France en Afrique avant cette affaire du Mali ? Plus précisément que devenait l’influence française en Afrique depuis le discours de la Baule du président Mitterrand, le 20 juin 1990 ?

La réalité est que, depuis la fin de la Guerre froide, et faute de vision géopolitique, la France n’a cessé de reculer en Afrique. En position défensive, sans vision ni anticipation, elle n’aura fait que subir la montée de l’influence américaine dans toutes ses anciennes colonies. Prise en tenaille entre ses devoirs européens et l’atlantisme, son influence s’est considérablement amoindrie outre-mer. D’un côté le discours de la démocratisation, de l’autre les magouilles du personnel politique (cette françafrique que l’on ne saurait confondre avec les intérêts légitimes de la France en Afrique) ; et bien sûr une montée en puissance des États-Unis sur le prétexte de la lutte contre le terrorisme islamiste, au début des années 2000…

Fidèle à mon habitude consistant à soumettre à la critique du lecteur ce que j’ai pu écrire par le passé, je ne résiste pas à l’envie de vous livrer d’abord la quasi-totalité d’une tribune que je donnais en 2008 à Valeurs actuelles, au moment où Nicolas Sarkozy s’attachait à réduire notre présence militaire en Afrique.

« La France doit-elle quitter l’Afrique ?

En 2007, l’Afrique subsaharienne a connu au moins deux événements majeurs : la Chine est devenue son premier partenaire commercial et les États-Unis ont annoncé la création d’un commandement stratégique dédié au continent : l’AFRICOM. Américains et Chinois s’intéressent à l’Afrique pour ses immenses richesses. Le continent possède 10 % des réserves mondiales prouvées de pétrole et contribue déjà à hauteur de 10 % à la production pétrolière mondiale. Il contient aussi une bonne partie de l’uranium de nos centrales nucléaires de demain ainsi que de nombreux minerais indispensables aux nouvelles technologies civiles et militaires. Surtout, ses 800 millions d’êtres humains vivent dans la dernière zone de la planète qui ne s’est ni dotée de gouvernement de “Bien commun” (à quelques exceptions près), ni, par voie de conséquence, engagée sur la voie du développement. À la fin de la Guerre froide les Européens ont décrété la démocratie en Afrique. Les Africains en paient hélas aujourd’hui les conséquences. Car la démocratie est un résultat davantage qu’une cause de développement. En réalité, dans l’histoire, l’identité nationale a toujours précédé l’établissement de la démocratie faute de quoi la guerre civile est assurée. Il faut commencer par aider les États africains, dont les frontières contredisent souvent si dramatiquement la carte des peuples, à devenir des États-nation. Ceci implique des phases transitoires de “bonne gouvernance dirigiste” plutôt que l’utopie de la “bonne gouvernance démocratique”.

Si la France se désengage d’une Afrique subsaharienne dans laquelle 20 % de la population est touchée de plein fouet par la guerre, cela signifie qu’elle abandonne les richesses à l’Empire dominant (Washington) et à l’Empire montant (Pékin) pour ne recevoir en échange que la certitude d’une immigration massive. L’immigration choisie ne ferait que précipiter l’effondrement de l’Afrique. La seule politique réaliste revient à combiner flux d’immigration inversés et soutien actif au développement.

La France doit restaurer sa politique africaine. Plutôt que d’observer une neutralité de façade qui, dans les faits, profite à des gouvernements n’ayant plus d’autre activité que de piller leur pays et faire chanter Paris (Tchad), elle doit favoriser l’émergence d’une classe de dirigeants habitée par le Bien commun.

Sauf à désespérer complètement de l’Afrique subsaharienne, une telle politique est possible. Elle implique cependant que l’armée française conserve des forces conséquentes en Afrique. Certes, on peut encourager la prise en main de la sécurité par les Africains eux-mêmes (RECAMP c’est très bien…), mais il est trop tôt pour partir. Les identités nationales sont encore fragiles (quand elles ne sont pas inexistantes) et ne supporteraient pas notre retrait.

Il ne faut avoir aucun a priori négatif quant au changement dans la disposition de nos forces en Afrique. Il est parfaitement normal que des dispositifs militaires se remettent en question. De même, renégocier nos accords de défense peut nous permettre de relancer notre coopération sur des bases saines et de rappeler à nos amis africains que la présence française n’est pas une “assurance anti-coup d’État” permettant de gouverner n’importe comment.

La France occupe aujourd’hui des positions précieuses en Afrique qu’elle doit veiller à ne pas abandonner : d’abord les ports de Dakar et Djibouti, qui disposent de fortes capacités, et nous seraient précieux en cas de conflit de haute intensité. Ensuite, le Tchad qui sera bientôt le 4e pays d’Afrique subsaharienne en réserves prouvées de pétrole, derrière le Nigeria, l’Angola et la Guinée équatoriale, c’est-à-dire le premier pays pétrolier francophone. Cet immense territoire, faiblement peuplé mais occupant une position stratégique, pourrait idéalement être le siège d’un dispositif de protection des pays africains de la frange saharienne, autant face aux ambitions salafistes que face aux projets géopolitiques des puissants voisins du Maghreb.

Il nous faut ensuite une plateforme dans le Golfe de Guinée, zone que Paris ne saurait abandonner aux poussées américaine et chinoise. Elle pourrait concentrer les missions des bases actuelles du Gabon (Libreville) et de Côte-d’Ivoire. Le choix est ouvert en Afrique centrale et dans le Golfe de Guinée, mais ce qui est certain c’est que nous ne pouvons pas abandonner cette région pétrolifère instable.

Une nouvelle politique africaine pour la France, de fait alors pour l’Europe, pourrait être fondée sur les principes suivants : la France aiderait les pays africains à se protéger des fléaux que sont l’islamisme, le chaos ethnique, les ambitions voisines ; elle favoriserait le maintien des élites en Afrique et l’émergence de dirigeants de “Bien commun” plutôt que des démocraties fausses et inefficaces. En retour, les dirigeants africains aideraient la France à accéder aux ressources et à lutter efficacement contre l’immigration ; ils travailleraient au développement en faisant cesser de manière significative les pratiques de prédation. Une telle politique s’appuierait sur une crédibilité de puissance, celle de forces françaises permanentes basées à l’ouest (Dakar et Golfe de Guinée), au centre (Tchad) et à l’Est (Djibouti). En vérité, il s’agit là d’une proposition somme toute bien modeste si on veut bien la comparer à l’AFRICOM américain… »

Cinq ans plus tard imaginez donc ce qui se serait passé au Mali si nous avions écouté les socialistes et les nombreux libéraux atlantistes qui voulaient plier bagage et nous désengager de l’Afrique ! Sans dispositifs pré-positionnés dans la zone et avec un porte-avions Charles de Gaulle en cale sèche pour 6 mois (puisque nous n’avons plus, hélas, qu’un seul porte-avions, sujet sur lequel je m’étais également fortement engagé autrefois), comment la France aurait-elle pu intervenir en janvier ? La réponse est simple : elle n’aurait pas pu le faire à temps et Bamako serait tombée. Nous n’aurions pu faire que des frappes en faisant décoller nos chasseurs bombardiers depuis le sol national et en les ravitaillant en vol (ce qui d’ailleurs a été fait). Mais rien au sol et donc rien de décisif ! Il a fallu un mois avant qu’un BPC rempli de matériel lourd puisse décharger dans un port africain. Je serais heureux d’entendre nos politiques, de droite comme de gauche, sur ces points, eux qui ont voté toutes les réductions capacitaires. Car évidemment, les mêmes qui applaudissent l’intervention ont voté la sortie de l’Afrique.

Revenons donc à la cause de l’intervention elle-même. Je ne voudrais pas que nos lecteurs puissent penser que je ne parle d’intérêts masqués que lorsqu’il s’agit de guerres américaines, et non de guerres françaises. Loin de moi, en effet, l’idée d’esquiver la question des intérêts français. Je me suis opposé sans ambiguïté à la guerre (française en partie) contre le régime libyen en y dénonçant des appétits stratégiques déguisés derrière le masque de la Morale et en prédisant que le résultat serait surtout favorable aux islamistes et au chaos dans le Sahara.

Il est cependant important de souligner que les causes de la guerre au Mali sont sensiblement différentes de celles de la guerre en Libye, en même temps d’ailleurs que la première est largement une conséquence de la deuxième.

Au moment où les groupes jihadistes fondaient vers le sud du Mali, après s’être emparés de Tombouctou et Gao, il y avait 6 000 Français vivant et travaillant à Bamako ! Voilà, à mon sens, ce qu’un président français assumant de manière « normale » les intérêts de la France et la sécurité des Français aurait du simplement affirmer devant les Français pour justifier le déclenchement d’une opération militaire incontestablement unilatérale, et qui ne revêt pas le plus simple appareil de légalité internationale : « Si nous n’intervenons pas, nous n’aurons pas seulement 6 otages dans le Sahel, nous aurons 6 000 otages français à Bamako. » Il y a là, me semble-t-il, une réalité sécuritaire qui s’imposait à tous, et donc quand même à Hollande, pressé par des militaires français qui voyaient l’armée malienne s’effondrer complètement face à la blitzkrieg touareg et jihadiste.

Ce faisant – et c’est là qu’un basculement sans doute historique s’est produit – la France, par son rôle protecteur, a retrouvé la « valeur ajoutée » qu’elle semblait avoir perdu aux yeux des dirigeants africains. La plupart des dirigeants africains francophones viennent de comprendre, s’ils ne l’avaient pas encore compris, qu’ils sont à la tête de pays non seulement sous-développés économiquement mais surtout fragiles dans leur existence même du fait de leurs contradictions identitaires et du faible degré unitaire de leur État-nation. Et au moment où l’Afrique suscite tous les appétits, chinois, américains, islamiques (car les groupuscules islamistes ne sont que le bras armé de puissants États du Golfe comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, lesquels veulent prendre par la force les fruits des « arbres à madrassas » qu’ils ont planté depuis des décennies sur le continent africain), ces dirigeants commencent peut-être à comprendre que la France est le dernier État qui, bien qu’ayant aussi des intérêts matériels à défendre, est in fine capable de s’engager pour la défense de leur propre existence historique.

Le meilleur argument que la France peut mettre en avant pour justifier sa présence en Afrique, c’est le rôle protecteur qu’elle peut avoir pour les États africains, lesquels sont sans doute encore trop faibles pour protéger seuls leur souveraineté. Ce rôle protecteur et pacificateur est d’ailleurs en filiation directe avec l’époque coloniale, à la différence notable qu’il s’agit aujourd’hui de prouver aux Africains que le but français n’est pas d’exercer la souveraineté à leur place mais de protéger celle-ci. À côté de cela, on ne voit pas au nom de quel principe d’auto-flagellation il faudrait s’interdire d’avoir des intérêts économiques et stratégiques, tout comme les autres nombreux acteurs extra-africains en ont : États-Unis, Israël – très fort intérêt dans l’accès aux ressources minérales pour leur industrie de l’armement : il faut lire à ce sujet l’excellent livre de Pierre Péan, Carnages, les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Fayard qui met en lumière l’importance des ressources minérales africaines pour l’État d’Israël), et les fameux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud…), les puissances islamiques comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Libye, l’Algérie…

Voyons à présent ces fameux intérêts matériels que la France peut avoir au Mali et plus largement dans la région.

L’un des premiers intérêts à préserver pour Paris est son exploitation de l’uranium du Niger.

Le Niger a produit 4 000 tonnes d’uranium en 2011. La World Nuclear Association estime que cela place le Niger entre le troisième et le cinquième rang mondial des producteurs d’uranium. Le Niger représente actuellement 40 % de l’uranium importé par Areva en France, groupe qui exploite deux mines dans le pays : Arlit et Akouta, et prévoit d’en exploiter une troisième plus grande encore : Imounaren.

Entre 1971 et 2012, la mine d’Arlit (mine à ciel ouvert) a produit plus de 44 000 tonnes. En 2009 la production était d’un peu plus de 1 800 t.

La mine souterraine d’Akouta a la capacité de produire 2 000 tonnes par an et a déjà produit plus de 55 000 tonnes d’uranium depuis le début de l’extraction en 1974.

Mais les deux mines n’ont plus que dix à vingt ans de production devant elles et pour la France, l’avenir au Niger repose désormais surtout sur la mine d’Imouraren dont l’exploitation a été approuvée en janvier 2009, après la ratification d’une convention minière liant Areva et le gouvernement nigérien. En décembre 2009, la Kepco (Korea Electric Power Company) a acquis 10 % des parts de la mine. N’oublions pas que les intérêts sur l’uranium du Niger sont certes principalement, mais non exclusivement français. Les Coréens du Sud aussi sont présents, et surtout les Chinois qui exploitent la quatrième mine d’uranium du pays (mine d’Azelik qui a donné 700 t en 2011).

En juin 2012, le président Hollande a rencontré le président nigérien, Mahamadou Issoufou, et a demandé l’accélération de la mise en exploitation, fin 2013, de cette mine géante d’Imouraren. Imouraren est potentiellement la deuxième plus grande mine d’uranium du monde (avec 5 000 tonnes par an). Areva a prévu d’y investir 1,2 milliard d’euros. Son exploitation ferait passer le Niger du 6e au 2e rang mondial des producteurs d’uranium, juste derrière le Kazakhstan, pays où Areva est également implantée.

Mais le problème islamiste retarde de plus en plus la mise en exploitation d’Imouraren. En février 2012, le ministre nigérien des Mines, Omar Hamidou Tchiana, a révélé que la nouvelle mine d’uranium débutera probablement sa production en 2014, en raison de retards causés par des enlèvements de travailleurs étrangers dans le nord du pays. Ce sont des employés d’Areva qui ont été enlevés par AQMI, ne l’oublions pas, et AREVA doit clairement trouver une solution au problème islamiste.

Au Mali, l’uranium est aussi un enjeu important pour Areva. La société française essaie d’obtenir, depuis de nombreuses années, les droits d’exploitation d’une mine d’uranium qui se trouve à Faléa (région isolée à 350 km de Bamako vers la frontière du Sénégal et de la Guinée). Dans les années 70, l’ancêtre d’Areva, la Cogema, de concert avec le Bureau de Recherche géologique minière et la SONAREM (Société d’État malienne), avait effectué une prospection mais l’exploitation avait été jugée peu rentable. En 2005, la société canadienne Rockgate a été mandatée par le gouvernement malien afin de forer à nouveau à Faléa. En 2010, les rapports de Rockgate ont conclu que le Mali offrait « un environnement de classe mondiale pour l’exploitation de l’uranium » et deux ans plus tard, une société sud-africaine (DRA Group) mandatée par Rockgate à propos de Faléa a conclu que Faléa pourrait offrir une production annuelle de 12 000 tonnes d’uranium, soit 3 fois la somme des productions des mines nigeriennes d’Arlit et Akouta !

Prenons un peu de hauteur et nous voyons alors se dessiner ce qui pourrait apparaître comme un formidable corridor stratégique de l’uranium et d’autres ressources minérales sous contrôle français : l’axe Est/Ouest Tchad-Niger-Mali qui désenclaverait ses réserves minérales grâce aux capacités portuaires du Sénégal…

En ce moment, des groupes (notamment chinois) sont en train de réveiller les vieux tracés ferroviaires de l’époque coloniale française pouvant servir à atteindre les côtes atlantiques.

Constatons donc que la France a posé ses dispositifs aux deux extrémités (ses avions décollent du Tchad et la Royale accoste à Dakar) de ce corridor saharien stratégique qui est gorgé de réserves minérales.

Après tout que préférons-nous pour assurer l’indépendance énergétique de la France ? L’uranium saharien (Niger/Mali) et le gaz russe ou bien les hydrocarbures algérien, qatari et saoudien ?

N’allons pas trop vite en besogne comme le font certains, Areva n’est pas le cerveau de l’intervention française au Mali – je l’ai dit, la décision a été prise en urgence pour éviter une situation dramatique dans laquelle 6 000 Français se trouveraient piégés dans une ville aux mains de jihadistes ultra-radicaux et capables de tout –, mais il est vrai que l’intervention profite aux intérêts d’Areva et ceci pour 2 raisons :

1/ Seule une présence militaire française renforcée dans la zone peut refouler sérieusement (mais pas nécessairement éteindre) le problème islamiste à la périphérie des États alliés (Mali, Niger) et en tout cas loin des zones d’exploitation où il va bien falloir que les ingénieurs et techniciens français puissent revenir en nombre pour travailler. L’intelligence politique de la France serait alors de parvenir à déléguer le « service après-vente » de l’action militaire présente à des composantes touaregs solidement anti-islamistes, faute sinon de voir le coût sécuritaire de l’opération exploser.

2/ Le fait que les gouvernements malien et nigérien aient eu besoin de la France pour défendre leur souveraineté, face à la menace islamiste, met évidemment Areva en position de force face à n’importe quel autre acteur (non seulement les États nigérien et malien mais aussi d’autres groupes privés). La France est désormais l’acteur incontournable de l’équilibre entre Touaregs Sudistes noirs des États de la France subsaharienne.

À suivre : les enjeux du pétrole, de l’or, les intérêts américains et qataris…

(Fin de la deuxième partie)

Compléter l’analyse avec Kontre Kulture :

 






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28 Commentaires

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  • #322172
    Le 4 février 2013 à 21:43 par Kim
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    " AQMI/Polisario, DRS algérien le trafic de drogue saharien sont une seule et même organisation du crime

    dont le but est double : l’enrichissement personnel des généraux algériens bien sûr lesquels supervisent le trafic de drogue réalisé par les chefs terroristes ; mais aussi la survie du régime (laquelle va de paire avec le premier but) en faisant de celui-ci l’incontournable rempart contre le fondamentalisme"

    En l’occurence, cette drogue vient d’où ??? Il parle de "Mr Marlboro" Mokthar Belmokhtar et ses clopes ?
    En gros ils font dans la drogue car la manne du pétrole et du gaz, d’une banque centrale puissante ( autonome qui contrôle sa monnaie donc hors cadre du lobby bancaire mondiale ) n’est pas suffisante pour s’enrichir...c’est sérieux ???

    Mr Chaupprade blanchit la France : en substance elle n’a rien à voir dans la manipulation de groupe terroriste, elle est là pour défendre le peuple malien victime de ces jeux de guerre et si en plus ses intérêts économiques ( et surtout des actionnaires d’Areva, de Total, de Bouygues ) sont par corollaire assurés du fait de cette intervention pour la liberté, la démocratie, la vie...ben c’est comme ça...

     

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  • #322184
    Le 4 février 2013 à 21:56 par Fdouli
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    Quand on parle de "X tonnes" d’Uranium, ça veut dire quoi ?... Uranium pur ?... Ou le mélange composé de "roche + le métal uranium" ? Merci d’avance pour votre réponse.

     

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  • #322252
    Le 4 février 2013 à 23:18 par jean mohammed
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    “L’uranium saharien (Niger/Mali) et le gaz russe ou bien les hydrocarbures algérien, qatari et saoudien ?”

    Etonnant qu’un intellectuel du niveau de Chauperade mette dans le même sac l’Algérie et les ignobles caniches sionistes : Qatar et Arabie Saoudite. La vente d’hydrocarbures Algériens est avant tout mise à profit pour maintenir et renforcer l’indépendance du pays et pour éviter les manipulations extérieures (essentiellement en arrosant la jeunesse de subventions depuis 2 ans), ce qui a le mérite d’avoir empêché Soros et comparses de destabiliser le pays pour le moment. Bref, un comportement souverain autrement plus sain que les "Aïd parties" qatari, ou les Ferrari en or des princes du pétrole.

    Une Algérie fragile économiquement aura forcément des conséquences négatives pour la France, en terme de flux migratoires et de tensions sociales, exacerbées.

     

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  • #322436
    Le 5 février 2013 à 08:48 par lolo
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    Merci à Chauprade de remettre les points sur les i.
    C’est autre chose que le tiers-mondisme simpliste auquel certains nous habituent malheureusement sur ce forum.
    Nous sommes d’abord des patriotes français.
    La politique se fait avec le réel, comme les russes l’ont bien compris.

     

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    • #324783
      Le Février 2013 à 16:39 par tshussdelamort
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

      Hmm la perception du reelle reste tres fluctuante.

      La hollandie attaque les maliens, les russes n’attquent personne me semble t il.
      La chine "s’attaque" économiquement à l’Afrique, la hollandie choisi d’utiliser la force physique, brute, c’est la raison du plus fort.

      Je suis pour une présence française, pour le rayonnement de la France dans le monde (et pour une prise de participation sur les affaires juteuses). Mais au moyen de quelle modalité ? Le partenariat-economique à la chinoise ou le braquage, les meutres, le terrorisme à la francaise (faut voir la Libye).

      Et c’est parce que je suis un patriote francais que je ne peux cautionner les methodes de cette république fromagère qui depuis 10 ans manque de créativité en politique étrangère résultant en un déclin d’influence et de rayonnement.

       
  • #322666
    Le 5 février 2013 à 15:29 par Jacques Attali
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    @Saroumane38
    C’est toujours la même chose avec certains nationalistes ultra-suceptibles à savoir que dès qu’on émet une critique sur l’action française nous somme automatiquement accusé de tomber dans le discours "anti-France" bref argument aussi pitoyable que les sionistes avec l’anathème antisémite.
    Ensuite ton arrogance de petit occidental "supérieurement civilisé" t’amène à déclarer avec la certitude d’une voyante que sans l’aide de la France l’Afrique serait un champ de bataille généralisé.
    En réalité ceci ne repose que sur tes propres fantasmes,ne justifie en aucun cas la présence française qui est qu’on le veuille ou non néfaste pour ce continent et dans ce cas il s’agit d’un fait avéré pas comme tes spéculations de petit prophète.
    Tes propos suintent le mépris des peuples africains au même titre que les élites qui avancent que le peuple français est incapable de savoir ce qui est bon pour lui donc qu’il serait légitime de prendre les décisions à sa place.
    Peu importe le sort de l’Afrique sans la présence française mais la cohérence serait de laisser ces peuples s’occuper de leurs problèmes et à moins que tu penses que ce sont des sauvages congénitaux ils finiront avec le temps et l’expérience de l’autonomie véritable par trouver le moyen de s’entendre comme ce fut le cas des européens entre eux bref la France n’a pas de "devoir" particulier si ce n’est de leur permettre d’être véritablement indépendant en ne s’ingérant pas dans leur politique intérieure.
    D’ailleurs certains grands hommes africains avaient la stature pour permettre la prise en main de ce continent(Sankara,Lumumba etc..) donc cela prouve que c’est possible sans l’ingérence néfaste extérieure notamment française qu’en bon colon tu appelles de tes voeux.
    Par conséquent cesse de t’imaginer que ce sont des enfants et que la bienveillante France va les accompagner à se développer comme si sans elle il n’y aurait point de salut pour ces pauvres africains à long terme.
    Pour finir tu peux continuer de prôner la présence française en Afrique sous couvert d’un discours altruiste mais ne vient pas te plaindre ensuite que des "élites" au pouvoir ont le même sentiment de supériorité face au peuple français et prône avec la même logique absurde "l’encadrement infantilisant" des veaux que nous sommes censés être...

     

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  • #323737
    Le 6 février 2013 à 16:06 par aguellid
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    en substance cet article peut se résumer en une phrase :

    la France doit coloniser l’Afrique, sinon les Etats Unis et la Chine le feront à sa place.

    c’est typiquement le discours colonialiste. non pas au nom des droits de l’homme (habillage gauchiste) mais au nom des intérets économiques déclarés et assumés.

    la colonisation a toujours été une politique de droite capitaliste et entrepreneuriale, et le fait que la gauche lui ait donné un habillage humaniste à un moment donné (Jules Ferry, etc) n’en fait pas une politique de gauche pour autant.

    encore, je peux comprendre que monsieur Chauprade défende les intérets économique de la France, mais ça choque tout de même qu’il néglige autant la qualité de vie des nigériens (un des peuples les plus pauvres au monde, sinon LE peuple le plus pauvre du monde) alors qu’Areva exploite l’uranium que contient leur sol, pour le bénéfice des français, et qu’ils n’en touchent pas un rond.

     

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    • #329058
      Le Février 2013 à 16:24 par marcangel1@hotmail.com
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

      Oui je vous rassure, les nigériens ne touchent pas un rond sur l’uranium exploité sur leur sol par Areva certes !..
      Mais vous, en tant que simple français ... voyez vous la couleur des bénéfices engrangés par cette même Areva ?.. moi non en tous cas !!!

       
  • #324292
    Le 7 février 2013 à 07:02 par sanmoresby
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    Cette seconde partie de l’analyse de Chauprade me semble beaucoup plus convaincante que la première.

    Je me permets d’apporter quelques éléments :
    - il y a une lutte d’influence entre la France et les US pour la domination dans cette région. L’Africom a été créée en 2007 pour remplacer la Françafrique et endiguer la menace chinoise sur le continent.
    - la France, après avoir perdu toute influence sur la région des Grands Lacs, a entamé un processus de néo-colonisation du Sahel rendu possible par l’élimination de la Jamahiriya libyenne.
    - l’Algérie, sous influence française depuis le coup d’état de Boumédienne et des DAF de l’Hizb França en 1965 , s’est rapprochée des US ces dernières années par le biais du programme « Enduring Freedom - Trans Sahara ».

    La recolonisation française de la zone sahélienne poursuit deux objectifs essentiels à court terme :
    - la mise sous clé des mines d’uranium du Niger. La France, sous l’influence d’un lobby puissant, mise sur le nucléaire, à des années-lumière d‘une transition énergétique souhaitée par les écologistes de son gouvernement. Cette énergie reste rentable à condition d’obtenir la matière première à bas prix. Or prétextant une non application des termes du contrat -construction d’une ligne de chemin de fer-, le gouvernement nigérien retarde l’exploitation de la prometteuse mine d’Imouraren, menace d’annuler des accords très avantageux pour Areva et traite avec d’autres partenaires moins avares comme la Chine.
    - le contrôle du commerce de la drogue avec les cartels sud-américains par l’occupation du Port Autonome de Dakar au Sénégal et de l’aéroport de Sévaré au Mali.

     

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  • #325543
    Le 8 février 2013 à 13:37 par D’ici Dante, oh mon Dieu !
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    Dans les médias diaboliques français, ils nous disent que les islamistes sont des résistants très gentils, des justiciers en Afrique du nord ! Mais ils nous disent qu’au Mali les islamistes sont très méchants, injustes, cruels, alors il faudrait savoir si les islamistes sont gentils ou méchants, c’est selon l’endroit où ils se trouvent ? C’est délirant ! C’est du grand n’importe quoi ! Islamiste ça veut dite musulman, les journaliste disent :" islamiste" au lieu de dire : "terroriste" Les journalistes ne nous informent pas correctement, ils font de la propagande pour nous faire croire des mensonges. C’est pénible. C’est injuste et mauvais de gaspiller l’argent des français pour aider les africains du nord ou de n’importe quel point cardinal. Nous les français nous sommes trahit par nos dirigeants et par leurs portes paroles. Salut !

     

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  • #325555
    Le 8 février 2013 à 13:52 par D’ici Dante, oh mon Dieu !
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    C’est intolérable que les blancs et les jaunes dirigent les noirs. Les américains, les russes, les européens, les chinois veulent exploiter l’Afrique et les africains, c’est mal ! Il faut que Dieu(Jésus) les arrête, sinon ça va mal se passer. Je comprend les africains qui en ont marre d’être pris pour des imbéciles. Il faut que l’injustice cesse ! L’ Afrique est aux africains ! Salut !

     

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  • #325564
    Le 8 février 2013 à 14:16 par D’ici Dante, oh mon Dieu !
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (deuxième partie)

    Mon père Daniel (1934-1990) un gentil parisien intellectuel à lunettes, un pauvre orphelin de père, a fait son service militaire obligatoire, de 29 mois, en Algérie, dans les années 1950, ça lui a fait beaucoup de mal, et à moi aussi, sa fille qui suis née en 1962, donc je pense qu’ il faut laisser les africains régler leurs problèmes entre eux en Afrique, il ne faut pas s’en mêler, car ça fait toujours du mal aux soldats français et à leurs descendants (mes enfants n’ont pas connu mon père mort jeune) de se mêler de leurs histoires. Mon père m’a dit que lui et ses copains les soldats français en Algérie, ne sentaient pas bon le sable chaud, comme dans la vieille et belle chanson française : "Mon légionnaire" ils se lavaient parfois à l’eau de Cologne dans le désert, car l’eau était empoisonnée par les terroristes... Salut !

     

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