C’est un scandale qui aura coûté aux contribuables 14,5 milliards d’euros.
Record à battre. Vingt ans après l’éclatement de l’affaire du Crédit lyonnais, une banque publique qui a multiplié les investissements risqués dans les années 1990 jusqu’à ce que la crise de 1993 plonge l’établissement au bord de la faillite, l’Etat s’apprête à solder les dernières dettes du Crédit Lyonnais (devenu aujourd’hui LCL).
Selon Le Parisien Dimanche, la loi de finances rectificatives de 2013 va comporter un article autorisant "l’Agence France Trésor — le service de Bercy chargé de la dette — à emprunter 4,5 milliards d’euros sur les marchés financiers. Objectif : lever les fonds nécessaires au remboursement des dernières dettes générées par la quasi-faillite de cette banque publique en 1993. Si le Parlement accepte la mesure, l’Etat mettra donc un point final au volet financier de ce naufrage industriel".
4,5 milliards d’euros alors que les finances publiques sont dans le rouge ? "Depuis 2006, rien n’a été fait pour anticiper cette échéance. Malgré les mises en garde de la Cour des comptes. « La dette de l’EPFR (4,4 milliards d’euros fin 2009) devrait être amortie progressivement, sans attendre 2014 », alertait la Cour, dans un référé — une injonction à agir — envoyé fin 2010 à François Fillon, alors Premier ministre, et transmis début 2011 à la commission des Finances de l’Assemblée nationale", raconte Le Parisien. Or, Fillon n’a rien fait, laissant au gouvernement suivant le soin de régler la facture. Ce que le gouvernement Ayrault s’apprête à faire.
Reste à faire les comptes : selon Le Parisien, "au total, le sauvetage du Lyonnais aura coûté la bagatelle de 14,7 milliards d’euros à l’Etat". Soit "une facture moyenne de 223 euros par Français ou de 812 euros par contribuable imposé..."