Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

Voici une petite sélection de citations des années 1940 à nos jours, toutes très lourdes en implications, et toutes à contre-courant de l’histoire officielle ainsi que des traitements médiatiques de cette question. Je me suis abstenu de faire un commentaire et ai préféré laisser ces citations telles quelles afin qu’il ne puisse y avoir de procès sur l’interprétation ou la subjectivité.

 

 

« Les pays du nord de l’Europe – Groenland, Islande, Grande-Bretagne, Norvège, Danemark, Suède... – n’ont pas adopté l’euro, à part la Finlande. Aucun de ces pays n’a rejoint l’euro. Et comparativement, ces pays s’en sont mieux tirés, économiquement, pendant ces années qui ont suivi la crise de 2008, que les pays de la zone euro, Allemagne exceptée.

Il est donc difficile d’arguer aujourd’hui que l’adhésion à l’euro est une condition indispensable à la réussite économique. Pour ma part, je ne vois pas d’argument nouveau qui justifierait l’adhésion de l’Islande à l’euro. »

Ólafur Ragnar Grímsson, élu cinq fois président de l’Islande, en février 2013 [1]

 

 

« Si elle devait quitter la zone Euro, elle retrouverait probablement sa compétitivité, et la Grèce pourrait alors se remetre sur pieds. »

Anders Borg, ministre de l’Économie suédois, en octobre 2012 [2]

 

 

« Ce qui n’était pas prévu, c’est que les peuples puissent refuser ce que proposent les gouvernements. »

Michel Rocard, International Herald Tribune, en juillet 1992 [3]

 

 

« Oui, pour aller de l’avant dans les conquêtes sociales, il n’est d’autre avenir que la Constitution de l’Europe. »

Julien Dray, Assemblée nationale, mai 1992 [4]

 

 

« Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. »

Alain Madelin à Chalon-sur-Saône, septembre 1992 [5]

 

 

« Si le Traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. »

Valéry Giscard d’Estaing, RTL, juillet 1992 [6]

 

 

« Le traité d’union européenne se traduira par plus de croissance, plus d’emplois, plus de solidarité. »

Michel Sapin, ministre socialiste des Finances, Le Figaro, aout 1992 [7]

 

 

« Le Groupe Bilderberg a aidé à la création de l’Euro dans les années 1990. »

Étienne Davignon, mars 2009, ancien président du Groupe Bilderberg [8]

 

 

« Les États-Unis ont en réalité bien plus soutenu la construction européenne que les Européens ne l’ont fait eux-mêmes. C’est très inhabituel pour une puissance hégémonique, pour reprendre un terme scientifique, d’essayer de construire un second centre, si vous voulez, dans sa sphère d’influence, mais les USA l’ont fait pendant de nombreuses décennies. »

Geir Lundestad, Commission Nobel, dans un entretien à l’Université de Berkeley le 20 Septembre 2005 [9]

 

 

« L’euro ne remplacera jamais le dollar et sera toujours une illusion technocratique. Pourquoi ? Parce que les travailleurs européens ne sont pas assez mobiles, qu’il y a trop de blocages économiques et que les nombreuses différences culturelles entre les pays européens sont insurmontables. Un jour, l’adoption de cette monnaie “contre nature” coûtera cher aux pays européens. »

Milton Friedman, prix Nobel d’économie, en 2002 [10]

 

 

« Je me suis comporté en dictateur pour faire adopter l’euro. »

Helmut Kohl, ancien chancelier allemand, dans un entretien en 2002 [11]

 

 

« L’entrée de la drachme grecque dans le mécanisme de change témoigne de l’attractivité de la future zone euro et de la crédibilité du processus d’ajustement économique dans lequel la Grèce s’est engagée avec détermination. Ceci favorisera la convergence entre l’économie grecque et celle des autres États membres. Pour les partenaires de la Grèce, notamment pour les entreprises, cette appartenance de la drachme au mécanisme de change facilitera le développement des relations économiques et commerciales. »

Communiqué de presse de Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’Économie, le 16 mars 1998 à l’ocasion de l’entrée de la drachme dans le mécanisme de change européen [12]

 

 

« L’euro nous apportera plus de choix dans nos achats, des prix plus bas, de nouvelles parts de marché, de nouvelles possibilité d’investissement et donc d’emplois. Il nous apportera plus de stabilité dans un monde incertain, plus de force face aux grands pôles économiques ou politiques, qui existent ou se développent sur la planète. »

Jacques Chirac, vœux de 1998 [13]

 

 

« Alain Peyrefitte : Il y a une conviction répandue dans les esprits, surtout dans la jeunesse, c’est que, sans l’Europe, la France ne sera plus rien.

Charles de Gaulle : Il est possible que la fin du Marché commun, ce soit justement la fin de ce mythe. Ce serait heureux : il a été forgé par les fumistes qui ont voulu faire croire à l’Europe supranationale. »

Conversation rapportée par Alain Peyrefitte dans C’était de Gaulle

 

 

« Une note des “Affaires européennes” datée du 11 juin 1965, recommande au vice-président de Conseil économique de l’Europe, Robert Marjolin, de poursuivre discrètement l’idée d’une union monétaire. Elle recommande de supprimer tout débat jusqu’au point ou “l’adoption de telles mesures deviendrait de fait, inévitable”. »

Selon des archives américaines déclassifiées en 2000 et rapportées par le Telegraph anglais [14]

 

 

« Rien ne pourrait m’être plus agréable que d’apprendre que les états d’Europe occidentale ont décidé d’unir dans une ville d’Europe, disons à Luxembourg, des délégués responsables avec le mandat de rédiger le règlement constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale et qu’à partir du 1er janvier l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération [...]. Aucune autre décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons ! »

Entretien avec le général Eisenhower dans Match, le 27 octobre 1951 [15]

 

 

« Il faut se résoudre à conclure que l’entente est impossible avec lui ; qu’il est un ennemi du peuple français et de ses libertés ; qu’il est un ennemi de la construction européenne et qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français. »

Jean Monnet à propos de de Gaulle, dans une correspondance avec Harry Hopkins de la Maison Blanche, le 6 mai 1943 [16]

Démystifier l’échelle supranationale avec Kontre Kulture :

 






Alerter

19 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #382868

    La citation du président islandais est tout simplement réaliste. L’Islande, cette "petite île perdue dans le nord de l’Océan Atlantique" a mit une grosse quenelle aux banques britanniques et néerlandaises qui voulaient faire payer les Islandais de la même façon que les Chypriotes, les Grecs, les Espagnols,... C’était sans compter la volonté du président islandais d’agir d’abord pour son pays avant les intérêts impérialistes. En étant d’origine suédoise, je peux vous dire que les Suédois sont content d’avoir garder la couronne suédoise et ne pas être entrer dans l’euro. Bien sûr la Suède a beaucoup de défauts, sur le plan moral ou sociétal. L’Europe du Nord protestante est plus soumise au système impérialiste franc-maçonnique que le sud de l’Europe catholique ou que l’est orthodoxe. Mais cela n’empêche pas de dire que du point de vue économique, la vie en Europe du Nord est aujourd’hui beaucoup plus facile que dans le sud de l’Europe.

     

    Répondre à ce message

    • #383348

      Tout le paradoxe des pays scandinaves, que j’envie et rejette en même temps ! Autant j’admire leurs patriotismes et le confort de vie... autant je déteste leur morale féministe et libertaire... (Quoique Charles XII de Suède interdisait déjà la prostitution dans l’armée...)

       
  • #382879
    Le 13 avril 2013 à 15:11 par Tremah
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    J’accorde de plus en plus de crédit à la thèse d’Asselineau selon laquelle le fil directeur de la "construction" européenne n’a jamais été de bâtir une fédération européenne - sur un modèle romain ou carolingien - mais bel et bien de déconstruire les Etats-Nations pour passer directement à un empire atlantiste (ouverture de la zone de libre échange nord-atlantique prévue à l’horizon 2014-2015).

    Voilà l’illusion fondamentale des élites françaises, qui ont toujours cru - et qui pour la plupart, croient encore - à cette "autre" construction européenne, à cette fédération harmonieuse qui n’a jamais existé que dans la tête des planificateurs Français ! A l’exception sans doute des Monnet et des Delors, qui savaient très bien dans quel mur ils nous précipitaient. Les Allemands ont été depuis le début beaucoup plus réalistes en concentrant leurs efforts sur l’économie et en laissant aux Français la pseudo-diplomatie européenne et les discours lyriques sur l’union des peuples.

     

    Répondre à ce message

    • #383130
      Le Avril 2013 à 21:34 par kevorkian
      Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

      Il serait temps de s’en rendre compte ! Pierre Hillard a presque exactement la même vision, en incluant en plus la dimension mystique, spirituelle, messianique... ce que ne fera jamais Asselineau.

       
    • #383329
      Le Avril 2013 à 12:35 par bobforrester
      Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

      "Voilà l’illusion fondamentale des élites françaises"
      qu’il se trouve des jobards à ce niveau n’est pas impossible . Même des politiciens qui se la jouent comme Fabius par exemple qui se moquait de ceux qui voyaient en Hollande le futur Président ou comme Giscard qui se l est fait mettre bien profond par Chirac du haut de sa condescendance, même ces premiers de la classe peuvent faire de mauvais calculs .A forciori des politiciens de bas niveau se sont probablement fait manipuler facile. Mais les grands requins ont sciemment conduit la France à sa perte pour avoir voulu détruire ce que le CNR avait mis en place par fanatisme ultra libéral avec l’objectif de reconstruire sur le chaos une autre société à l’américaine conforme à leurs voeux. D’ailleurs comme on le voit des types comme Madelin ou Kohl ont mangé le morceau en assumant leurs choix .

       
  • #382880

    Quand j’ai vu la citation de bien-aimé Dominique Strauss-Kahn (DSK pour les intimes) à propos du drachme et de la Grèce, j’ai failli rigoler si la situation dans ce pays n’était pas aussi grave aujourd’hui.

     

    Répondre à ce message

  • #382934

    « L’euro ne remplacera jamais le dollar et sera toujours une illusion technocratique. Pourquoi ? Parce que les travailleurs européens ne sont pas assez mobiles, qu’il y a trop de blocages économiques et que les nombreuses différences culturelles entre les pays européens sont insurmontables. Un jour, l’adoption de cette monnaie “contre nature” coûtera cher aux pays européens. »

    Milton Friedman, prix Nobel d’économie, en 2002

    Magnifique. c’est vraiment ma préférer.

     

    Répondre à ce message

    • #383079
      Le Avril 2013 à 20:19 par gaulois du midi
      Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

      Moi c’est pas ma préférER , c’est ma préférée tout simplement .

      Ce coup de gueule s’adresse à certains (nombreux) commentateurs dans leur propre interet ainsi que dans celui des lecteurs .
      Je sais bien que nous sommes sur le site ER mais de grace cessez (et non pas cessER) de mettre tous les participes passés (et non pas passER) à l’infinitif !
      Vos phrases qui sont souvent pertinantes par ailleurs ne veulent plus rien dire quand les verbes sont conjugués (et non pas conjuguER) en dépit du bon sens .
      Vous ne dites pas " J’ai boire " , vous dites " J’ai bu " , bon alors pourquoi écrivez vous " J’ai mangER" !
      Merci ... (... et je suis paysan , je ne suis pas prof ; mais il me semble qu’écrire le français en français est la moindre des choses par respect pour le lecteur , pour soi meme ... et pour la France ! Surtout que c’est quand meme pas compliqué ! (et pas compliquER)

       
    • #383565

      bravo "gaulois du midi" ! La prolifération des fautes dues à l’ambiguïté sonores des finales en é (ou è) est un phénomène qui se développe massivement depuis quelques années sur Internet, et qui est ultra-agaçant ; car enfin confondre tout ça ce n’est pas de l’orthographe à Pivot, c’est carrément de pas savoir ce qu’on dit ! ignorer la grammaire.
      Je sais bien que le français avec toutes ses finales en é (ou è) crée ces difficultés, mais quand-même tous ces gens ont été à l’école ! on comprendrait ces fautes d’un enfant du CE2, mais de gens qui ont largement eu le temps d’apprendre ce que c’est que la conjugaison des verbes ! un effort que diable !

       
  • #383152
    Le 14 avril 2013 à 01:11 par torquefada
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    " L’Europe est morte à Stalingrad, le diable a son ame, qu’il l’a garde, l’empestée putasse ". LF Céline, Rigodon, 1961. Cette Europe qui est morte pour Céline, c’est l’Europe " Aryenne ". L’Europe qu’ils affirment construire, c’est l’Europe Juive, l’Europe sioniste à la botte d’Israel .

     

    Répondre à ce message

  • #383197
    Le 14 avril 2013 à 05:24 par Arlequin
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    La citation de Chirac est cocasse avec le recul... quel visionnaire.

     

    Répondre à ce message

  • #383240
    Le 14 avril 2013 à 09:32 par yéti déporté au Benêtland
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale »
    Pierre Mendès France, le 18 janvier 1957, discours à l’Assemblée nationale, il vote contre le Traité de Rome prédisant la dictature de l’EuroReich
    "L’industrie en Europe a été volontairement assassinée.[...]Avec la supervision bancaire européenne, les banquiers veulent se prendre une assurance spéculation aux frais du contribuable.L’Allemagne a une longue tradition historique de puissantes banques."
    Henn Guaino ’C Politique’ 23/09/2012
    "Dans JYLLANDS-POSTEN, premier quotidien danois : « Le Danemark échappe à une énorme facture », à la une de son supplément économique. Il a demandé à deux économistes de calculer combien le pays aurait dû débourser dans le cadre des programmes de soutien aux pays de la zone euro, si le royaume en avait fait partie. Réponse : « 338 milliards de couronnes, soit 45 milliards d’euros, c’est une énorme facture pour notre PIB. Les Danois ont donc eu raison de refuser par référendum l’adhésion à l’euro en 2000. Qui voudrait faire partie d’un club dont la cotisation augmente sans que vous sachiez de combien et qui augmente constamment ? » demande Christian Blaabjerg, économiste."

    Extrait ’ Les traitres. ’ Ed. Résistances
    http://epn.dk/tema/gaeldskrise/arti...
    _

     

    Répondre à ce message

  • #383255
    Le 14 avril 2013 à 10:10 par anonyme
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    "Depuis 1958, nous, Français, n’avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des deux blocs.
    C’est ainsi que, tout en pratiquant d’étroites relations avec les pays de l’Ouest européen et en allant jusqu’à changer à l’égard de l’Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l’organisation militaire de l’OTAN, qui subordonne les Européens aux Américains.
    C’est ainsi que, tout en participant au marché commun, nous n’avons jamais consenti pour les Six au système dit « supranational » qui noierait la France dans un ensemble apatride et n’aurait d’autre politique que celle du protecteur d’outre-Océan.
    C’est ainsi que notre volonté de ne point risquer cette absorption atlantique est l’une des raisons pour lesquelles, à notre grand regret, nous avons jusqu’à présent différé l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’actuelle Communauté."

    Charles de Gaulle
    Palais de l’Elysée
    le 9 septembre 1968

    http://www.charles-de-gaulle.org/pa...

     

    Répondre à ce message

  • #383320

    Il faut se résoudre à conclure que l’entente est impossible avec lui ; qu’il est un ennemi du peuple français et de ses libertés ; qu’il est un ennemi de la construction européenne et qu’en conséquence, il doit être détruit dans l’intérêt des Français. »

    Jean Monnet à propos de de Gaulle

    Ouais ça s’invente pas ... Y a vraiment des noms comme ça prédestinés ...

     

    Répondre à ce message

  • #383568
    Le 14 avril 2013 à 19:41 par anonyme
    Contre-histoire de la construction européenne en 17 citations

    vivement un "retour" (ce ne serait pas un retour, on ne l’a jamais eue) à l’expérience socialiste pure et dure !
    Vive la petite différence ! pardon, la grande différence !

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents