Peu de métiers échappent aux dégâts de l’idéologie européiste, qui détruit progressivement et volontairement les conditions de travail dans les pays occidentaux, conditions qui ont été acquises par des décennies de luttes. Les routiers français souffrent de la concurrence déloyale étrangère, qui est pourtant européenne (Roumanie, Pologne), mais on ne peut rivaliser avec des ressortissants moins bien lotis socialement. Quand une protection sociale rencontre une protection sociale inférieure, la première descend d’un cran. C’est tout l’objet de la concurrence européenne intérieure et de l’immigration massive intérieure... et extérieure.
Stéphane : « Il y a de moins en moins de conducteurs français. Là, regardez, là nous avons un camion espagnol, nous avons un camion portugais, un camion bulgare, un lituanien... »
Un collègue : « Vous savez combien ils sont payés ces gars-là, pour le même métier que nous, des fois pire ? 400 euros, 500 euros. »
La voix off : « Les chauffeurs français comme Stéphane gagnent cinq fois plus. Face à cette concurrence qu’ils jugent déloyale, ils craignent de perdre leur travail. »
La saine concurrence, tant vantée par nos économistes télévisés, mène tout droit à la destruction non pas des emplois mais des emplois protégés, et de la valeur.
L’Europe des 6, puis des 9, qui avait encore une cohérence sociale, s’est retrouvée un jour à 27, et tout s’est disloqué, et ceux qui ont accueilli les pays à faible valeur ajoutée sociale savaient ce qu’ils faisaient. Nous ne sommes pas contre les Polonais, les Lituaniens ou les Roumains, mais l’ouverture des frontières a détruit les emplois des nations à forte valeur ajoutée sociale. Ceux qui ont ouvert ces frontières, sous des prétextes humanistes, savaient ce qu’ils faisaient.
L’humanisme est ainsi devenu le synonyme de catastrophe sociale : chômage de masse à l’Ouest, esclavage à l’Est. Le libéralisme, c’est la double peine, sauf pour les actionnaires et les très grandes entreprises qui vivent justement de cette concurrence. Et la concurrence ne s’arrête pas là, elle monte aussi les uns contre les autres, les nationaux contre les migrants, toujours dans le même but derrière le même prétexte humaniste : détruire la protection sociale collective et individuelle. Faire que le peuple vive dans l’inquiétude du lendemain. Soumettre par la peur.
Pour de nombreuses raisons, Stéphane veut arrêter. Le routier suivant, Éric, est patron, un petit patron (de 10 chauffeurs) qui aime trop les camions pour arrêter. Mais la moindre hausse du gas-oil met en péril son entreprise. Et il y a les PV...