Le gouvernement vénézuélien a annoncé avoir déjoué un complot contre le président Nicolas Maduro, écrit vendredi 2 août le site Gazeta.ru.
Selon le ministère de l’Intérieur du pays, ce complot est l’œuvre des autorités colombiennes, des opposants cubains et des renseignements américains. Les réunions pour organiser l’attentat se sont tenues en avril à Miami. Hormis l’assassinat de Maduro, le complot visait également d’autres politiciens et prévoyait une insurrection armée de sept jours suivie de l’envoi d’un contingent international, affirme le ministre de l’Intérieur Miguel Rodriguez Torres.
Selon lui, le plan d’assassinat du président a été élaboré par l’ex-président colombien Alvaro Uribe, le politicien hondurien Roberto Micheletti, qui était président par intérim en 2009-2010, l’entrepreneur Eduardo Makaya et l’ex-agent de la CIA de 85 ans Luis Posada Carriles, considéré comme responsable de l’organisation de l’attentat sur le vol Cubana de Aviacion 455 en 1976. Des agents actifs de la CIA participaient également aux réunions pour élaborer le plan d’élimination de Maduro.
Le ministre Torres a estimé le coût de l’attentat contre le président à 2,5 millions de dollars. Une partie de cette somme a été promise par Makaya, qui travaille dans l’immobilier à Miami. Les autres sponsors de l’assassinat de Maduro devaient être des individus surnommés Julio et Mani (leurs vrais noms ne sont pas dévoilés) en liaison avec les opposants cubains.
L’attentat contre Maduro se préparait depuis des mois. Les premières réunions avec la participation d’Uribe, de Micheletti, de Carriles et des agents américains se sont tenues en avril à Miami et à Bogota (Colombie). Un "plan cruel" d’élimination de Maduro a été convenu, affirme Torres. A cette époque, Maduro était président par intérim depuis un mois après le décès d’Hugo Chavez et se préparait à l’élection présidentielle, dont il était le favori.
Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les conspirateurs avaient l’intention de générer le chaos dans l’armée vénézuélienne pour provoquer une "confrontation armée". Selon Torres, "ils parlaient de sept jours de conflit armé" avant d’envoyer un contingent international.
Les autorités du pays n’ont pas encore réussi à établir l’éventuelle implication de l’opposition locale dans la préparation de l’attentat contre Maduro, mais les vérifications de cette version se poursuivent, a déclaré le ministre.
Ce n’est pas la première fois que les autorités vénézuéliennes rapportent des tentatives de renversement du régime par des forces extérieures ou la préparation d’attentats contre les dirigeants. Ces communiqués étaient réguliers pendant les 14 années du "règne" d’Hugo Chavez, et dans la majorité des cas, on affirmait que les attentats étaient préparés avec la participation de l’opposition vénézuélienne.
Après le départ de Chavez à Cuba pour être soigné, fin 2012, et sa disparition de l’espace public, les communiqués sur les tentatives d’attentats et les attaques ont continué. En janvier dernier, Maduro avait déclaré que des individus planifiant l’assassinat du président du parlement Diosdado Cabello avaient déjà traversé la frontière. Après cela, il avait parlé de mercenaires d’Amérique centrale venus le tuer. En mai, il a dénoncé un autre attentat préparé contre lui en accusant la droite colombienne sous l’égide du président Alvaro Uribe.