Une ONG a réclamé, mercredi [11 octobre 2017], l’audition de Laurent Fabius dans l’enquête sur la présence du cimentier en Syrie en 2014. À l’époque ministre des Affaires étrangères, ce dernier aurait encouragé Lafarge à rester sur place malgré la présence de l’EI.
L’ONG Sherpa, partie civile dans une enquête sur les activités en Syrie du cimentier LafargeHolcim, a demandé à la justice, mercredi 11 octobre, d’entendre comme témoins l’ex-ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et deux anciens ambassadeurs de France.
Le groupe franco-suisse fait l’objet depuis le 13 juin d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris pour financement d’entreprise terroriste et mise en danger de la vie d’autrui. Onze personnes – dont d’anciens salariés syriens de Lafarge – et les ONG Sherpa et European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) avait porté plainte avec constitution de partie civile en novembre 2016.
« Il faut aussi rechercher la responsabilité de l’État »
La filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS) est notamment soupçonnée d’avoir contribué à financer l’organisation État islamique en lui versant de l’argent en 2013-2014 pour pouvoir continuer à travailler dans une région contrôlée par cette organisation.
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Sherpa souhaite notamment établir si le ministère des Affaires étrangères français était au courant de ces arrangements et a encouragé Lafarge à maintenir ses activités dans la Syrie en guerre, comme l’ont laissé entendre plusieurs cadres du groupe interrogés dans une procédure parallèle.
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« Il n’est pas question seulement de financement du terrorisme mais aussi potentiellement de complicité de crime de guerre et de crime contre l’humanité », affirme Marie-Laure Guislain [responsable de Sherpa qui suit ce dossier].