Attribuer une technique à une source unique, c’est de l’idéologie romantique. La lutte est aussi vieille que l’humanité. L’histoire est multifactorielle. La majorités des techniques proviennent de l’agriculture, des guerres et de l’observation des lois de la nature.
Ce que l’on sait c’est qu’historiquement il y a eu en Chine et au Japon une forte influence indienne. Dans ce pays les sources remontent au minimum à 5000 ans. On y trouve de la lutte, des arts du combat rapprochés, projections, maniement des armes (kalaripayattu) ; l’art du bâton (silambam), pression des points vitaux (Varmam), les humeurs, les 5 éléments, les mouvements des animaux. Ils ont été enseignés en Chine par des moines dont Bodhidharma. Passons ici sur l’origine divine de ces connaissances mais conservées dans ces pays (Civilisation Shivaïte, culte de Devi, Tantra, Yoga). Une autre piste plus ancienne nous conduit en Afrique et ses nombreuses traditions, en Egypte (le tahtib) et dans des continents engloutis comme le Kumari Kandam. Cette dernière piste n’est pas à négliger car on retrouve des signes culturels, linguistiques qui relient les cultures tamoule, égyptienne, japonaise, maori par exemple.
Ce n’est pas l’interdiction des armes qui a favorisé la lutte corporelle. Même s’il est vrai que de nombreux arts martiaux ont été interdits au cours des ages sous l’influence des nouveaux envahisseurs qui avaient peur de ces forces armées locales souvent regroupées en confréries initiatiques, des castes de guerriers, bandits ou mercenaires
Quant à la savate qui serait née des bas-fonds de la banlieue de Paris au début du XXe siècle, à qui ces bas-fonds ont-ils emprunté ? Ce que l’on sait c’est qu’il y a eu en France de nombreux apports culturels européens depuis 3000 ans comme la lutte viking Glima, les arts irlandais avec la boxe, le bâton, les coup de pied ; la lutte Gures turque, la lutte grecque ; les techniques italiennes de couteau, bâton ; l’épée, les chevaleries, etc. N’oublions pas qu’au début du siècle passé, les bas-fonds de Paris étaient étrangers. L’Europe connaissait l’Inde depuis Alexandre et plus récemment la compagnie des indes orientales militaro commerciale, lui fit connaître les malabars indous et autres fakirs. Donc, parler du jeu de jambes comme d’une création de la savate parisienne est une affirmation qui demande a être fortement tempérée.
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