Il est juif, il est français, il est Gilet jaune, et voici ce qu’il écrit dans L’Humanité du 18 février 2019 :
« On a assisté à des manifestations d’antisémitisme en marge du mouvement des gilets jaunes. Cela s’explique par les infiltrations de l’extrême droite dans ce qui est avant tout un mouvement social de lutte contre les inégalités. Que le gouvernement utilise ces manifestations d’antisémitisme, au demeurant inacceptables, pour discréditer tout ce mouvement nous pose un problème. C’est une façon d’essentialiser les juifs. Comme si être juif et gilet jaune, c’était incompatible, comme si être juif, c’était forcément être du côté du pouvoir. C’est d’autant plus hypocrite que, de l’autre côté, le gouvernement réhabilite Pétain et donne sa bénédiction à Charles Maurras, le théoricien d’extrême droite. On ne peut dissocier la recrudescence des actes racistes et antisémites de la violence économique et sociale de la société. L’élite politique a renoncé à se battre pour davantage d’égalité au profit d’une politique destinée à satisfaire les plus riches. C’est toute la logique de redistribution et d’intégration à la française qui est mise à mal avec pour conséquence une mise en concurrence des individus et des groupes. Nous avons besoin au contraire de sortir la lutte contre le racisme du communautarisme et de lutter tous ensemble. »
Maxime Benatouil est membre de la coordination de l’Union juive française pour la paix. L’UJFP est cette association juive qui se déclare antisioniste. Elle condamne la proposition de loi venue tout droit de Netanyahou, passée par le CRIF et arrivée sur le bureau du Président qui consiste à amalgamer antisémitisme et antisionisme mais surtout à criminaliser la critique de l’entité israélienne.
Pour résumer : le pouvoir des Haziza et autres Habib sera sans conteste en France. Déjà que l’agresseur sexuel fait la loi au Canard enchaîné et le député des Français de l’étranger à l’Assemblée, on préfère ne pas imaginer les conséquences d’une telle loi. Elle sacrera leur invulnérabilité, ils pourront attaquer qui ils voudront, plus personne ne pourra s’en défendre. Mais nous n’y sommes pas encore. L’antisionisme n’est pas encore un délit – qui va arriver à faire entrer ça dans le droit ? – et même au sein de la communauté juive, qui est tout sauf unie autour de la soif de pouvoir du CRIF, il y a débat.
Voici le communiqué publié par l’UJFP lundi 18 février 2019 :
« Le sionisme a kidnappé le judaïsme, c’est une OPA sur le judaïsme »
L’UJFP n’y va pas de main morte :
« Au moment où ceux qui défendent inconditionnellement la politique israélienne malgré l’occupation, la colonisation, le blocus de Gaza, les enfants arrêtés, les emprisonnements massifs, la torture officialisée dans la loi… préparent une loi liberticide assimilant l’antisémitisme qui est notre histoire intime à l’antisionisme. »
Malgré tous ceux qui disent qu’il ne faut pas importer le conflit israélo-palestinien en France, il faut avouer que les Français sont en train d’être tranquillement palestinisés. On se dirige vers deux options politiques, qui n’ont plus rien à voir avec la droite ou la gauche : soit on est sioniste et tout va bien, soit on est antisioniste et on peut commencer à préparer sa défense.
« Leurs propos sont absolument débiles. C’est-à-dire qu’ils sont incommentables. Moi je me penche sur leur texte, sur ce qu’ils disent, et là il ne s’agit pas d’orthographe, il s’agit du contenu : c’est débile. Ça n’a ni queue ni tête, ils ne finissent pas leur phrase et ça n’a aucun sens, c’est passablement conspirationniste, donc ils sont totalement critiquables, ils sont même méprisables. On devrait arrêter de les inviter, ceux-là en tout cas.
La gilet jaune, assistante sociale, qui arrive pas à joindre les deux bouts et qui est encore sur son rond-point, celle-là, il y a forcément une part de sympathie, et ces pourcentages de soutien qui vont vers elle... Mais sinon d’un point de vue politique c’est abject, ça devient abject. C’est violent et sans sens, donc voilà. » (Thomas Legrand cité par Acrimed )
Dans l’élite politico-médiatique nationale, beaucoup ont choisi la voie du confort qui est celle de la soumission. Pas la peine de citer Philippe Val, Manuel Valls ou Thomas Legrand, qui sont complètement passés du côté obscur de la Force occulte. Ils sont devenus les défenseurs acharnés du sionisme et sont récompensés pour cela.
Pour combien de temps ? Un régime ne peut pas éternellement gouverner contre son peuple, il vient un moment où le déchirement est acté, et où, comme le subodorait Gérard Collomb, on se retrouve face à face. Sauf que Gérard s’est trompé dans son analyse : le face à face horizontal craint par le peuple et espéré par l’élite (la guerre civile chrétiens/musulmans chère à Zemmour) s’est transformé en face à face entre l’élite et le peuple.
Dommage(s) pour ceux qui sont entre le chien et l’os, c’est-à-dire les intermédiaires.
Bonus
Thomas Legrand donne des leçons sur « l’essentiel » :
"L'idée que le leader de La France Insoumise ait une quelconque complaisance pour l'antisémitisme est une idée dangereuse qu'il faut briser parce qu'elle est fausse et parce qu'elle est lourde de conséquences si elle devait s'installer." @lofejoma #le79Inter pic.twitter.com/ndu9ud6Gra
— France Inter (@franceinter) 20 février 2019