Coup de théâtre dans la campagne des démocrates américains ! Oui, en Amérique, le camp d’en face commence ses primaires un an avant l’élection de novembre car il y a une sélection entre les candidats, qui s’éliminent les uns les autres. Le dernier a le droit de faire face au président sortant, qui se représente en général.
À moins de 9 mois du scrutin, il reste encore 8 démocrates sur la ligne de départ, dont le vieux Bernie Sanders, qui avait déjà participé aux primaires démocrates il y a quatre ans et qui s’était fait barrer la route par la folle, Hillary Clinton, et il avait été obligé de se désister pour elle, et d’appeler à voter pour elle. Le plus drôle, c’est que ce gauchiste a demandé à ses électeurs, jeunes et immigrés en général (avec les étudiants gauchistes), de voter pour la représentante de Wall Street, des médias dominants et du pouvoir profond.
- File-moi tes voix et ferme ta gueule, Bernie
Mais revenons au présent, et au coup de théâtre de cette semaine : Bernie Sanders a déclaré qu’il était – nous aussi ça nous a fait l’effet d’un coup de tonnerre – de confession juive !
Dans sa dernière vidéo de campagne, souligne le site i24News, la télé israélienne en français, Bernie annonce qu’il est « très fier d’être juif », et qu’il a hâte de « devenir le premier président juif de l’histoire de ce pays ».
Alors tout de suite la première question qui se pose, et on espère qu’elle ne sera pas considérée comme criminelle par l’outil de ratissage des contenus antisémites de Brice Teinturier, l’employé de Francis Kalifat, le président de la Cour suprême française qu’on appelle aussi le CRIF, donc notre question est la suivante : ce coming out va-t-il servir ou desservir Bernie ?
Quand on connaît la puissance du lobby juif aux États-Unis, on peut penser que cette révélation est un avantage. Sauf que y a déjà un juif chez les démocrates, et de gros calibre : Bloomberg ! Face à lui, Bernie n’est qu’un petit juif de gauche, alors que Mickie est 50 fois milliardaire (en dollars). On met donc un jeton sur Mickie. De plus, Bernie est trop vieux... Mauvais argument ! Si Bernie a 78 ans, Donald en a 74, et Mickie (Michael Bloomberg) vient de fêter ses 78 ans le 14 février !
Trois vieux mâles blancs dont deux juifs et un sioniste ! Faut-il se lamenter à l’instar des Rokhaya Diallo américaines (c’est Joe Biden sur la photo à droite de Bernie et Mickie) ?
Bernie, qui a peu de chances d’être élu à la vérité, essaye de prendre Trump à revers sur l’antisémitisme en « l’accusant d’être responsable de l’augmentation des incidents antisémites et de l’autonomisation des néonazis aux États-Unis » d’après i24News. Avec ce que Trump vient de refiler à Netanyahou, Bernie a du souci à se faire s’il veut jouer à plus sioniste que toi, un jeu qu’on connaît aussi malheureusement chez nous. Il n’y a qu’à voir les shabbat goyim Aphatie, Moix ou Naulleau s’aplatir devant leurs maîtres pour comprendre qu’il y a un problème de colonne vertébrale chez certains. C’est l’écrivain Henrich Heine, correspondant à Paris à partir de 1831 du journal Allgemeine Zeitung qui, ayant accès au bureau de James de Rothschild rue Laffitte, notera :
« C’est à son bureau de la banque que je préfère voir le baron, car j’y peux observer la façon dont les gens… font devant lui des courbettes. Il y a là une contorsion de l’épine dorsale que le plus fin acrobate aurait de la peine à imiter. J’ai vu des hommes se plier en deux comme au contact d’une pile voltaïque en approchant du baron. Nombreux sont ceux qui sont frappés d’une crainte respectueuse à la porte de son bureau, tel Moïse au mont Horeb… »
Bernie, 190 ans plus tard, n’ira pas faire de courbettes chez les Rothschild, mais il n’aura au moins pas l’AIPAC contre lui, c’est déjà ça. Ce qui ne suffit pas forcément pour gagner, et surtout gagner le vote des Américains d’en bas, ceux qui ont voté Trump alors que tout le monde pensait, Hillary en premier, que le vote des pauvres et des déclassés était automatiquement acquis aux démocrates, par réflexe de classe. Lourde erreur, qui a fait basculer des États industriels ou post-industriels dans l’escarcelle de Donald : Ohio (18), Pennsylvanie (20), Michigan (16), soit 54 grands électeurs en tout ! On rappelle le score de novembre 2016 : 304 grands électeurs pour Trump, 227 pour Clinton. Ajoutez ces 54 à Hillary, retirez-les à Donald, et la face de l’Amérique est changée.
Du coup, pour novembre 2020, les démocrates ne veulent pas refaire la connerie d’Hillary, ils « bossent » leurs pauvres, et n’oublient pas d’aller promettre des jobs aux chômeurs de l’Ohio. Sauf que Donald est déjà passé par là et qu’il a bétonné le secteur en rapatriant quelques industries (de Chine) et en créant ou libérant plus de 4 millions d’emplois en 3 ans, sans oublier de menues augmentations de salaires... La gauche US a donc fort à faire et le peuple américain ne se fera pas attraper avec des grands mots hollywoodiens, le truc habituel des démocrates qui savent très bien faire le grand écart – comme chez nous le PS, mais il s’y est pété les jambes, pour ne pas dire plus – entre les espoirs fumeux des pauvres et les garanties solides accordées aux riches...
Voici le clip de campagne de Bernie en direction des juifs américains :
I'm very proud to be Jewish and I look forward to becoming the first Jewish president in the history of this country. pic.twitter.com/P4ARCyMZJG
— Bernie Sanders (@BernieSanders) January 24, 2020
On n’a pas traduit parce que c’est de la propagande mais en gros ça dit « youpi, Bernie est juif, il est donc cool », et voilà.
En fait Bernie l’avait déjà dit en 2016 pendant sa campagne aux côtés d’Hillary :
« Je suis très fier d’être juif... La famille de mon père a été exterminée par Hitler pendant l’Holocauste... Je sais ce que veut dire une politique délirante, radicale et extrémiste. J’ai compris cette leçon quand j’étais un tout petit enfant et que ma mère m’emmenait faire les courses et qu’on voyait des gens qui travaillaient dans les boutiques et qui avaient un numéro sur les bras parce qu’ils avaient été dans les camps de concentration d’Hitler... [1] »
Pour l’instant, les deux candidats démocrates qui se distinguent sont Bernie et le jeune Pete Buttigieg, qui a 40 ans de moins. De plus, Pete est l’idole des LGBT, l’autre grande minorité influente aux États-Unis, les minorités non influentes étant les Latinos et les Noirs. Le journal Têtu, toujours à la pointe de l’info de haut niveau, nous explique que « les photos de Pete Buttigieg avec une barbe émoustillent les internautes américains ». Toujours cette illusion que tout le monde est gay ou va le devenir...
Bref, les démocrates sont en train de jouer sur de vieux ressorts – « les juifs et les pédés avec nous » – qui ne leur ont pas réussi dans le passé, Trump préférant jouer sur des cordes plus solides, on pense à l’économie, à l’emploi, aux revenus du petit peuple. C’est toute la différence entre la gauche sociétale et la droite (presque) sociale.