C’est suffisamment rare pour être souligné ! Les Francs-maçons ne prennent que très rarement part au débat public. Pourtant, les membres de la loge figeacoise du Grand Orient de France – baptisée « Les Vrais amis de la Paix universelle » – ont décidé de sortir du silence en adressant une lettre aux élus du département, dans un contexte de développement d’une violence de plus en plus exacerbée à leur endroit. (...)
« Notre loge de Figeac a tenu à se mobiliser pour démontrer que, dans ce moment où les totalitarismes de tous ordres veulent s’imposer par la force, où l’intimidation devient une banalité pour faire valoir ses idées, nous, Francs-Maçons du Grand Orient de France, serons toujours là pour défendre les valeurs fondatrices de la République et les rappeler à nos concitoyens », concluent ainsi les cosignataires de cette lettre aux élus lotois.
Ces deux morceaux sont extraits d’un article de La Dépêche intitulé « Figeac : à l’approche de la présidentielle, le soutien du Grand Orient aux élus menacés ».
Qui menace la République ? Les Gilets jaunes ou les sociétés secrètes ?
Effectivement, depuis la révolte des Gilets jaunes, beaucoup d’élus ont reçu des menaces, et des temples maçonniques ont été légèrement souillés. Quand on (pas nous, hein, mais les bandits qui font ça) touche à un temple maçonnique, on (pas nous, la presse mainstream) dit qu’on touche à la République. L’élément de langage que Valls utilisait en 2014, pendant l’affaire Dieudonné, quand un sioniste était par malheur critiqué en France.
On ne parle heureusement pas de morts ni de blessés, alors que des centaines de Gilets jaunes ont été blessés gravement, et en garderont des séquelles à vie. On n’ose imaginer si un Élu avait été tabassé comme un vulgaire Gilet jaune ! On sent que dans la diatribe du Grand Orient, pointe aussi la peur que les francs-maçons soient assimilés à des élus. On ne sait pas pourquoi, mais on le sent.
Par exemple, le 12 mars 2019, le temple de Tarbes était vandalisé :
Curieusement, quand une église est vandalisée, on ne dit pas qu’on touche à la République. On dirait même que c’est le contraire, qu’on la défend ! Visiblement, un temple est plus important qu’une église, vu le nombre de hiérarques qui jouent les indignés quand on renverse une chaise chez les KKK laïcards. On écrit « KKK » rapport aux cagoules et aux déguisements, pas au racisme américain antinoir.
Dans cette affaire, on apprend avec étonnement que « les Francs-maçons ne prennent que très rarement part au débat public », ce qui est assez comique. Naturellement, ils ne donnent officiellement pas de consignes de vote, mais en interne, ça y va ! Et en public, on biaise. Écoutons ce monsieur...
Quand on brigue l’Élysée, « on doit être vertueux et exemplaire »
(le GM du GO en 2017)
Est-ce que ça vous obligera ou vous amènera à intervenir dans la campagne présidentielle, vous, Grand Orient de France ?
Non, le Grand Orient de France est une obédience maçonnique, donc elle n’interviendra pas de manière partisane pour tel ou tel candidat, mais le Grand Orient de France organisera des débats publics, ce qu’il a déjà commencé de faire, sur des thématiques qui seront transversales aux thèmes de campagne. Par exemple, l’Europe politique, quelle économie pour demain, la place de l’écologie...
Et voici ce qu’écrivait Challenges en février 2019
Quelle est la vraie nature des liens entre Alexandre Benalla, membre de la loge des Chevaliers de l’Espérance à la Grande Loge Nationale Française (GLNF), et le conseiller d’Emmanuel Macron, bientôt exfiltré, Ismaël Emelien, formé à l’école très maçonnique de Stéphane Fouks (tendance Grand Orient), chez Havas ? Comment comprendre les pluies de contrats que signe l’ancien garde du corps, son amitié avec l’affairiste Alexandre Djouhri, réfugié à Londres, comme avec Philippe Solomon, qui l’a introduit auprès de plusieurs chefs d’Etats africains francs-maçons ? (...)
« Sans verser dans la parano, chaque fois qu’une décision illogique est prise dans le monde des affaires, on peut suspecter qu’il y a solidarité maçonnique », affirme le conseiller du tout-Paris du business, Alain Minc. Contrairement à une idée reçue, les réseaux maçons ne sont pas une survivance des IIIe et IVe Républiques. Ils se développent au même rythme que le nombre de francs-maçons en France, multiplié par cinq en cinquante ans, pour atteindre aujourd’hui 180 000 membres, réunis dans une vingtaine d’obédiences, où élus locaux, médecins, petits patrons, avocats, enseignants, policiers et militaires sont surreprésentés. (...)
Emmanuel Macron n’entend pas céder aux frères trois points, alors que ceux-ci ont beaucoup contribué à son arrivée au pouvoir, avec notamment le soutien de François Patriat, Gérard Collomb et Richard Ferrand. Sa campagne, ni droite ni gauche, cherchait à « réunir ce qui est épars », un dogme de la loi maçonnique. Sa tenue blanche fermée [séance ouverte à un seul invité non initié] au grand temple de la rue Cadet (Grand Orient) avait été appréciée. Les maçons avaient été séduits par sa jeunesse et la promesse d’un « pacte girondin », d’une décentralisation heureuse, d’une décrispation générale. Et ils avaient appelé à voter en masse contre Marine Le Pen. La victoire acquise, de nombreux frères, assistant à l’intronisation du nouveau président devant la pyramide du Louvre, ont même cru, à tort qu’il était des leurs, tant l’allusion était évidente…
Visiblement, Macron les a déçus. Mais les gouvernements successifs depuis une quarantaine d’années sont tous perclus de francs-macs. On se souvient du nombre importants de frères dans les gouvernements Mauroy et suivants, ainsi que les pressions pas du tout cachées sur le pouvoir mitterrandien. Voici ce qu’écrivait Le Monde en 1983 :
La principale obédience maçonnique française – le Grand-Orient de France (G.O.D.F.) – qui porte jusqu’à présent un jugement globalement positif sur l’action de la majorité, a entrepris, semble-t-il, d’accentuer ses pressions sur le gouvernement. À l’occasion d’un colloque sur la promotion civique et sociale, organisé samedi 16 avril à Paris, le grand maître de l’ordre, M. Paul Gourdot, a regretté, en présence de trois membres du gouvernement, MM. Pierre Bérégovoy, Michel Rocard et Roger-Gérard Schwartzenberg, que la majorité ne se montre pas plus audacieuse dans ses réformes, notamment dans l’affirmation de la laïcité. Il a estimé que « certains atermoiements n’ont aucune justification ». Pour le Grand-Orient de France, le gouvernement tergiverse trop, notamment devant les partisans de l’enseignement libre. La manifestation de cette impatience traduit une évolution de cette obédience à l’égard du pouvoir.
Le devoir de réserve, la non-ingérence, ils repasseront ! La franc-maçonnerie, à un haut niveau, est évidemment un organe d’influence complètement imbriqué, pour rester polis, dans notre système politique. Il en fait partie, il en est presque l’ossature. Mais par une hypocrisie bien française, on fait mine de ne pas y toucher (au pouvoir).
Quant à nos élus qui ont voté à deux mains pour la destruction des libertés publiques ou qui se sont abstenus lors de ces votes essentiels (le pass, l’état d’urgence et toutes ces saloperies), il est évidemment hors de question d’être violents contre eux, mais la colère populaire s’exprime comme elle peut, à travers les canaux qui lui restent, c’est-à-dire les réseaux sociaux (en voie de censure intégrale), et la rue, ou les murs (pour l’instant, on en est aux dazibao), les médias mainstream ayant condamné, censuré et interdit toute parole populaire.
Le revers de la médaille, et de la capuche.