Une nouvelle plainte a été déposée en mon nom ce mardi auprès du procureur de la République, la troisième en huit jours. D’ordinaire, en tant que directeur de la publication, c’est contre moi qu’on porte plainte (seize procès en sept ans pour Rue89...), et il est inhabituel que les journalistes portent plainte eux-mêmes. Que se passe-t-il ?
Cette nouvelle plainte est liée aux attaques dont Rue89, et certains de ses journalistes et leurs familles, font l’objet depuis maintenant deux semaines. L’auteur de ces attaques ne se cache pas : il revendique ses actes à partir de son domicile à Ashdod, en Israël.
Trois nouveaux faits
Dans la nouvelle plainte déposée mardi, trois faits sont dénoncés :
le 8 août, ce pseudo-hacker a mis en ligne, comme il l’a fait auparavant pour d’autres, le contenu de mon fichier TAJ (Traitement d’antécédents judiciaires), un fichier de police confidentiel qu’il a obtenu en se faisant passer pour un policier. La vidéo mise en ligne est l’enregistrement d’une conversation téléphonique avec un policier qui lui livre le contenu de mon dossier, en violation totale des règles administratives.
La moisson est maigre puisque le dossier ne contient que des éléments relatifs à mes activités de presse, dont l’affaire dite du « Sarko-off », une vidéo de Nicolas Sarkozy mise en ligne sur Rue89 qui nous a valu des poursuites, puis un non-lieu. Et, de surcroît, ce qui est présenté comme mon adresse personnelle est en fait l’adresse professionnelle.
Mais c’est le principe qui est choquant, tant du point de vue de la facilité avec laquelle la police livre ces informations privées, que de la démarche de la mise en ligne. « Ces agissements », précise la plainte, « constituent une atteinte au secret ainsi qu’aux droits de la personne résultant de fichiers ou des traitements informatiques » ;