Des militaires français appartenant à l’EUFOR RCA, l’opération de l’Union européenne lancée au printemps à Bangui, en soutien à la force Sangaris et à la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), ont été accrochés par des hommes armés, le 19 août au soir, alors qu’ils patrouillaient au PK5, un quartier musulman du 3e arrondissement de la capitale centrafricaine.
« Nos éléments qui patrouillaient mardi soir au PK5 ont été la cible d’attaques verbales puis de tirs provenant d’individus armés. Ils ont riposté à ces attaques et des heurts ont suivi », a expliqué une source proche d’EUFOR RCA, rapporte l’AFP. Et, « ce matin (20 août, une marche regroupant une centaine de personnes depuis le PK5 s’est dirigée vers le siège de la Minusca (mission des Nations unies, ndlr). Ces personnes ont été repoussées par l’Eufor et ont profité de la confusion pour lancer une grenade sur nos éléments », a-t-elle poursuivi.
Et d’ajouter : « La riposte a été vigoureuse et il est encore difficile de déterminer exactement ce qui s’est passé dans l’autre camp. Il y a des bandits au PK5 qui agissent à la nuit tombante ou de jour et qu’il va falloir détecter pour améliorer la situation, déjà en voie de normalisation à Bangui ».
Au quartier PK5, dernière enclave musulmane à Bangui, les échanges de tirs ont a priori duré jusqu’au matin. Le secteur est encore survolé en permanence par deux hélicoptères. « Les soldats européens encerclent en ce moment le PK5. Ils disent qu’il y a des bandits qu’il faut à tout prix neutraliser. Les tirs sont très forts, c’est pourquoi nous sommes partis », a expliqué une habitante du quartier de Yakité, proche du lieu ont lieu les troubles.
Selon un notable musulman du PK5, le bilan (non confirmé) des affrontements serait d’un tué et de 4 blessés. Aucune perte n’est à déplorer chez les militaires français.
Déclarée pleinement opérationnelle en juin, EUFOR RCA compte 750 militaires sur le terrain, dont 250 Français. Au total, la France compte, en Centrafrique, environ 2 250 soldats, l’effectif le plus important (2 000) étant celui de l’opération Sangaris, lancée le 5 décembre 2013.