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Centrafrique, Burkina Faso : situation tendue en Afrique de l’Ouest

Après la tentative de coup d’État du 17 septembre dernier, ses auteurs – le général Gilbert Diendéré et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) – sont désormais poursuivis par la justice burkinabée, l’unité d’élite étant même dissoute par décret.

Cependant, quelques jours après le début de son désarmement, celle-ci refuse désormais de poursuivre le processus. Une volte-face qui a surpris le pouvoir :

« Malgré les gages de bonne foi, le processus de désarmement a été brutalement remis en cause hier 27 septembre par le général Diendéré, qui a fait savoir à ses éléments que le RSP ne saurait être dissout par la Transition et qu’il valait mieux résister. »

Dans un communiqué, les Forces armées nationales du Burkina Faso (FAN) appellent « les vaillantes populations du Burkina (…) à se tenir prêtes à appliquer les mesures de sécurité qui pourraient être données incessamment », en réaction à l’attitude des hommes du RSP, qui crée des « incidents et agresse le personnel chargé de cette mission ».

De leur côté, les putschistes ont fait savoir qu’ils avaient cessé leur coopération avec le gouvernement de transition, craignant pour leur sécurité et celle de leurs familles, notamment au regard des unités fidèles au pouvoir, qui après leur entrée dans Ouagadougou, devaient se replier de 50 km de la capitale. Le général Diendéré tente de calmer le jeu en jouant la carte de l’apaisement :

« Je joue au médiateur. Les hommes sont déterminés. Nous essayons de les calmer. Ils n’ont reçu aucune satisfaction sur leurs demandes. Les hommes ont respecté beaucoup de clauses du préaccord de la Cedeao avec la libération du président Michel Kafando, du Premier ministre Zida, avec leur encasernement et le début de la réintégration de l’armement dans les armureries. Qu’est-ce qu’on leur donne en échange ? La dissolution, la dispersion dans différentes régions militaires, l’arrestation de certains d’entre eux. Des menaces sur leurs familles. Ça n’encourage pas l’apaisement. »

Une tension qui n’est pas prête de retomber, avec de nouvelles graves accusations du gouvernement de transition dirigées à l’encontre des rebelles, accusés d’être en relation avec « des forces étrangères et des groupes djihadistes, qu’ils ont appelé à leur secours dans la réalisation de leur funeste dessein ».

Non loin de là, en République centrafricaine, la journée de lundi a donné lieu à des violences interreligieuses, faisant plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés, après le meurtre d’un conducteur de moto-taxi de confession musulmane, dont le corps a été retrouvé près d’une mosquée. Des groupes armés ont alors lancé des représailles dans les quartiers chrétiens de Bangui, amenant ses habitants à mobiliser ses milices « anti-balaka ».

Barricades, pillages et affrontements ont secoué la capitale, contraignant Catherine Samba Panza, présidente de transition, à quitter New York, où elle assistait aux travaux de l’Assemblée générale des Nations unies.

En 2013, la coalition « Seleka » (un rassemblement d’opposants et de forces rebelles, appuyés par des mercenaires tchadiens, libyens et soudanais), avait renversé le président Bozizé. La France avait alors lancé l’opération Sangaris afin de faire cesser les massacres entre les partisans de la Seleka (musulmans) et les milices anti-balaka. Depuis, c’est la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) qui tente de maintenir la paix dans le pays entre chrétiens (80% des habitants du pays) et musulmans (20% des Centrafricains).

Un référendum constitutionnel est prévu pour le 4 octobre, puis un scrutin présidentiel deux semaines plus tard. On peut douter que ces consultations puissent avoir lieu en l’état.

 

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