La campagne de certains parents pour garder leurs enfants à la maison afin de protester contre les nouveaux cours d’éducation sexuelle en Ontario a anéanti la présence des élèves dans au moins une école de la région de Toronto.
Ryan Bird, un porte-parole de la commission scolaire publique de la ville, a dit que plus de 90 pour cent des élèves d’au moins une école étaient absents lundi. Il s’agit d’un moyen de pression d’une campagne pour protester contre le nouveau programme d’éducation sexuelle.
Selon M. Bird, 1220 des 1350 élèves de l’école Thorncliffe Park étaient absents des classes, alors qu’environ 100 parents manifestaient également à l’extérieur de l’édifice.
L’école Thorncliffe Park reçoit des élèves de la première à la cinquième année [du CP au CM2, NDLR], dans un quartier de Toronto reconnu pour abriter une grande population musulmane.
Plusieurs opposants au nouveau programme scolaire de la province se sont opposés à son contenu pour des motifs religieux, affirmant que les cours impliquant l’enseignement de l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle et la masturbation ne faisaient pas partie de leurs valeurs ou n’étaient pas des sujets appropriés pour des enfants d’âge scolaire.
Un groupe récemment mis sur pied sur Facebook encourage les parents à manifester leur mécontentement en gardant leurs enfants à la maison, et offre un modèle de lettre à envoyer à l’école pour justifier l’absence de leur enfant.
Ceux qui appuient le programme, qui sera enseigné dès septembre, considèrent quant à eux que le nouveau contenu met l’Ontario à égalité avec les autres provinces en ce qui a trait à l’éducation sexuelle.
Alex McKay, directeur du conseil canadien de l’éducation et de l’information sexuelles, soutient que les seuls aspects de ce programme qui ne sont pas enseignés dans les autres provinces sont ceux sur le consentement et les dangers de partager par voie électronique des images à caractère sexuel. Pour lui, ce programme est tout à fait approprié pour l’âge des élèves.
La commission scolaire du district de Toronto a affirmé que les absences de ces enfants seraient traitées comme toutes les autres et que les élèves devraient rattraper le travail manqué.
La directrice de la commission scolaire du district de Peel, elle, croit que l’opposition provient surtout de la désinformation. « Il y a des gens qui, je ne sais dans quel but, ont répandu du matériel outrancier dans la communauté », a-t-elle affirmé.
« Du matériel totalement outrancier, qui dit en fait que l’on va apprendre aux enfants comment se masturber, que les enfants devront montrer leurs parties intimes. C’est tout simplement ridicule. »
Les parents ont le droit de retirer leurs enfants de certaines parties du cours qu’ils trouvent inacceptables.