Notre grande série populaire Bug dans la Matrice s’enrichit d’un épisode – et quel épisode ! – avec cette émission de France Culture, dirigée par le pleutre Guillaume Erner (on ne dit plus le socialo-sioniste Guillaume Erner, ça va de soi). Avec La Question du jour (du 30 novembre 2022) on tient une splendide synthèse, une carpe de 25 kilos, un espadon de compétition !
Le film de la « fille-de » et « sœur-de » Valeria Bruni-Tedeschi (VBT), pourtant sélectionné à Cannes 2022 – forcément –, sera peut-être mort-né. En effet, l’acteur principal Sofiane Bennacer est accusé de « viols » et « violences » par plusieurs ex-compagnes, et, cerise sur le cake, il est l’actuel conjoint de VBT, ce qui n’étonnera guère nos lecteurs puisque le monde du cinéma subventionné fait travailler uniquement les copains, les copines, les fils-de et les filles-de, en plus sur des sujets sans imagination ni audace. Un coup d’œil sur la distrib vaut tous les discours. Tout commentaire est superflu.
La preuve, la réalisatrice bourgeoise oisive de gauche friquée nous refait l’histoire du théâtre des Amandiers sous le knout de Patrice Chéreau, récemment disparu. L’élite culturelle, à bout de souffle et de sujets, finit par ne raconter que sa propre vie, sans intérêt aucun pour le grand public. Là aussi une révolution est attendue, afin de laisser la place à une authentique élite culturelle venue d’en bas, montée par méritocratie, la terreur du népotisme cooptatif (ça se dit, ça ?).
Une nouvelle affaire plonge le milieu du cinéma dans l’embarras… Au cœur de la tourmente, cette fois : « Les Amandiers ». Ce film, sur l’histoire du théâtre des Amandiers à Nanterre et sur celle de son fondateur, Patrice Chéreau, est réalisé par Valeria Bruni-Tedeschi. L’un des acteurs principaux du film, Sofiane Bennacer, est aujourd’hui accusé de viols et violences par d’anciennes compagnes. En conséquence, certaines salles ont choisi de déprogrammer le film.
Guillaume Erner reçoit Philippe Mary, sociologue, philosophe, chercheur associé au CESSP (Centre européen de sociologie et de sciences politiques), professeur d’études cinématographiques en classes préparatoires, co-auteur avec Aurélie Pinto de « Sociologie du cinéma », éd. La découverte ; auteur également de « La Nouvelle Vague et le cinéma d’auteur. Socio-analyse d’une révolution artistique », éd. Seuil.
On écoute les justifications emberlificotées de Guillaume & Philippe sur France Culture, car il s’agit de sauver le soldat Bruni-Tedeschi. Au fait, de quoi parle ce film d’auteur ?
Le mec méchant : « C’est un métier de pute et de pédé qu’on fait, c’est ça ? »
La blonde à grosses loches : « Exactement, exactement ! »
Libération a consacré une longue enquête à cette histoire sans intérêt, puisqu’il s’agit d’intime, donc de parole contre parole, les relations passionnelles hommes/femmes étant empreintes de violences psychologiques et physiques. La frontière est ténue entre l’amour, la haine, le besoin, l’addiction, le désir, le sentiment, le ressentiment, la vengeance, etc. Marianne a appuyé là où ça fait mal, et Valeria, cette parfaite incarnation de la gauche caviar, en est toute éclaboussée.
Si la justice suit son cours, il est aujourd’hui reproché à la production des Amandiers de ne pas avoir pris en compte les « rumeurs » – termes utilisés par Valeria Bruni-Tedeschi et les producteurs – qui couraient sur le compte de Sofiane Bennacer. Pis, certains accusent la réalisatrice d’avoir couvert l’acteur. Dans une seconde enquête, Libération raconte le climat délétère qui s’était installé sur le plateau du tournage. « On avait l’impression d’être enfermés dans ce secret dont il ne fallait pas parler », témoigne une technicienne. Car la cinéaste, décrite comme « la compagne » de Bennacer par le parquet de Mulhouse et entendue comme témoin dans ce dossier, aurait été alertée dès les auditions, en février-mars 2021, de la plainte pour viol qui visait l’acteur. Ainsi, une ancienne condisciple du TNS raconte avoir refusé de donner la réplique au comédien, prévenant l’assistante de casting des accusations dont il était l’objet. Elle passera en définitive une audition avec Bennacer, racontant avoir été « forcée ».
Gauchisme contre gauchisme, un spectacle de toute beauté
Nous, on allonge les panards sous le fauteuil de devant (de toute façon la salle est vide), on sort les cacahuètes grillées salées Super U (les meilleures) – on boycotte le polystyrène américain – et on déguste ce magnifique 154e épisode du Bug dans la Matrice, non sans avoir une pensée pour les filles, si elles sont vraiment victimes de viols, ou pour le garçon, s’il est innocent des charges qui pèsent sur lui.
Voyons maintenant après :
Quant à Valeria, qui semble après étude photos avant/après s’être fait légèrement augmenter la poitrine (pour plaire à son amant plus jeune de 33 ans ?, soit 58 moins 25, ce qui nous rappelle quelque chose...), elle n’est plus en couple avec Louis Garrel, qui joue quand même le prof de théâtre dans son film, mais ils ont (dans le civil) une fille ensemble, Oumy, qui vient, comme l’écrit Elle sans rire, de « décrocher son premier grand rôle au cinéma ».
Ne doutez pas, tout est sourcé. Le film, bien sûr, est profondément antiraciste. On n’a pas eu le courage de vérifier si en plus on avait de la transition dedans, mais tout est possible, selon la célèbre loi de Morandini.
L’article d’Elle dépasse tout ce qu’on peut imaginer en termes de bien-pensance. Mais Oumy n’en est pas à son coup d’essai. Le pitch de « son » premier film tient en trois mots : vacances en famille. On n’a pas non plus été vérifier combien Valeria avait touché du CNC pour réaliser son super 8 de plage en famille. Sinon, écoutez bien les parents d’Oumy, c’est du woke de chez woke.
Oumy Bruni Garrel a fait ses débuts sur le grand écran en 2018 dans « Les Estivants », réalisé par Valeria Bruni-Tedeschi. La jeune fille a eu le privilège de tourner en famille. En effet, elle se retrouve face à sa grand-mère, Marisa Borini et à sa mère, Valeria Bruni-Tedeschi. L’actrice-réalisatrice tient le rôle principal, celui d’Anna, qui arrive sur la Côte d’Azur pour des vacances avec sa fille, sa famille et ses amis.
En 2021, Oumy Bruni Garrel a aussi campé un rôle secondaire dans « La Croisade », réalisé par son père, Louis Garrel. Elle apparaît quelques minutes dans la scène du commissariat où elle livre un dialogue puissant sur le jugement qu’elle subit en tant que jeune fille noire.
L’acteur-réalisateur a révélé à « GQ », en 2021, que la scène dans laquelle Oumy apparaît a été improvisée et qu’elle l’a elle-même écrite : « Elle avait fait toutes les manifs Black Lives Matter. Et comme le film parlait d’enfants très militants, à douze ans, je trouve ça bien d’évoquer aussi ce sujet-là. »
Louis Garrel et Valeria Bruni-Tedeschi se sont rencontrés en 2002 sur le tournage du film « Les Actrices », deuxième réalisation de la sœur de Carla Bruni-Sarkozy. Ils ont vécu en couple entre 2007 et 2012 et sont devenus, en 2009, les parents d’Oumy, adoptée au Sénégal à l’âge de quatre mois.
Il semble, au vu du délabrement moral et de la déconnexion complète de nos élites, qu’on soit à la veille d’une révolution. Culturelle, bien sûr.