L’eurodéputé Bruno Gollnisch s’est dit inquiet pour l’avenir du parti et de sa ligne politique, comme il l’a fait savoir sur RMC :
« J’attend de voir quelles seraient les modalités de ce congrès convoqué par correspondance. Moi ce qui m’intéresse, c’est la question politique. Je lis, entends dire que les comportements de Jean-Marie Le Pen, ses propos seraient contraires à la ligne politique, aux valeurs du Front national. Mais quand je pose la question de la ligne politique, on m’assure que rien n’a changé. C’est ça qu’il faudrait clarifier. Si ça a changé, il faut le dire, dire clairement en quoi. Je vais participer à ce congrès, si du moins les modalités en sont équitables . Je prendrai le temps de la réflexion. Est-ce que le Front national a changé ? Certains changements sont peut-être nécessaires dans un monde qui bouge. »
Suite à cette première déclaration, il a apporté quelques précisions au quotidien gratuit 20 Minutes :
Y a-t-il un risque d’explosion du parti selon vous ?
Il y a surtout le risque de voir un immense découragement s’abattre sur les militants historiques, ceux qui ont traversé toutes les épreuves du Front national depuis son origine. La force de ce parti, c’était son unité. Des affaires comme cela sont très graves.
Sa suspension n’a pas été votée à l’unanimité…
Je ne fais plus partie du bureau exécutif. Je sais ce qui s’y est passé. Mais je ne veux pas révéler le contenu des décisions internes. Vous savez que j’ai préconisé la réconciliation. Vraisemblablement, je n’ai pas été entendu.
Vous demandez « une clarification » de la ligne du parti. Pourquoi ?
Parce que Jean-Marie Le Pen a été sanctionné pour avoir donné une interview à un journal confidentiel dans laquelle il répète ce qu’il avait déjà dit avant. Et on nous dit que cela est contraire aux valeurs du parti. Je me demande ce qui a changé. Je me demande donc si la ligne du parti a changé. Pour l’instant, je n’ai pas de réponse. Cela pourrait être l’occasion d’un congrès pour réfléchir à cette question.
Ne trouvez-vous pas la réaction de Jean-Marie Le Pen disproportionnée ?
Quand on ouvre la boîte de Pandore… Mais je ne suis pas là pour arbitrer, pour compter les bons ou les mauvais points.
Qu’allez-vous faire ?
Je ne sais pas encore. Voyez-vous, je relis Le roi Lear de Shakespeare. L’histoire d’un roi qui cède son royaume à ses filles. Sauf qu’à la fin le royaume est ravagé. Je crains qu’il n’y a plus d’espoir de réconciliation.
Après le désaveu de Jean-Marie Le Pen suite à ses propos dans Rivarol, les principaux cadres nationaux de Front national avaient cru pouvoir trouver en la personne de Marion Maréchal-Le Pen une remplaçante au vieux chef, dans le combat pour les élections régionales en PACA.
Or, la montée des tensions entre le président d’honneur du FN et sa fille Marine semble avoir refroidi l’ardeur de la jeune députée frontiste. D’après ses proches, elle aurait demandé un temps de réflexion voire renoncé à se présenter en décembre prochain, suite au bureau politique d’hier, où son grand-père, absent, a été suspendu de son statut d’adhérent au parti. La jeune élue du Var, qui a voté pour la motion qui a sanctionné le fondateur du Front national, a déclaré :
« Si ça continue comme ça, je n’irai pas, je ne veux pas me retrouver dans un truc où je peux me prendre un coup. Je ne vais pas assumer toutes les déclarations, toutes les haines, les querelles d’une force invraisemblable qui risquent de se produire. »