Samedi, la permanence du Front national de Brest a été attaquée par une soixantaine de militants identifiés comme appartenant à l’extrême gauche. L’ouverture, début septembre, rue Anatole-France, dans le centre de la ville, de ce local n’avait pas manqué de provoquer une montée d’adrénaline parmi l’extrême gauche locale.
Depuis deux mois, de nombreux tags ornaient la façade du local, mais les choses se sont accélérées samedi dernier, puisque la porte a été fracturée et un bloc de béton projeté à travers les vitres. Le tout en marge d’une manifestation organisée par un « collectif antifasciste » qui appelait à manifester pour « montrer au Front national qu’il n’est pas le bienvenu à Brest La Rouge » (sic).
Visages masqués par des cagoules, les « antifas » de « Brest la Rouge », armés pour certains de chaînes et de bâtons, ont pu agir en toute impunité. Les policiers présents sur place les ont en effet laissé se positionner devant l’entrée du local pour en interdire l’accès aux sympathisants et adhérents frontistes. Une conseillère municipale Europe-Ecologie les Verts, Julie Le Goïc, s’est vantée sur Twitter d’avoir participé à cette « descente ». Aucune interpellation n’a bien entendu été effectuée.
Le secrétaire départemental du Finistère du FN, Éric Dechamps, a annoncé le dépôt d’une plainte, la quatrième en un mois.
En juin dernier, 200 manifestants appartenant à la mouvante d’extrême gauche brestoise (CNT, SCALP, « autonomes », « anarchistes », « redskinheads », etc.) avaient pu défiler tranquillement dans les rues de Brest, armes blanches à la main – bâtons, tessons de bouteille, ceintures cloutées…) pour rendre un dernier hommage à Clément Méric, ce militant « antifa » brestois décédé après avoir reçu un mauvais coup alors qu’il « chassait » des militants d’extrême droite.
Toujours à Brest, en 2011 ces mêmes « antifas » avaient bien failli tuer un jeune couple, simplement parce qu’ils étaient soupçonnés, à tort, d’appartenir à « l’extrême droite ». Sans suites judiciaires.
À l’image de Rennes, où les agressions émanant de groupuscules clairement identifiés à l’extrême gauche se multiplient, il semblerait que des milices particulièrement violentes puissent agir en toute impunité sur Brest. « Ils ont pignon sur rue, ils fréquentent, les bars de la place Guérin », confie un sympathisant FN. « En juin, ils organisaient plusieurs fois dans la semaine des patrouilles à la recherche de personnes à agresser. À Saint-Renan, ils louent même une salle plusieurs fois dans l’année pour y organiser des concerts. » Certains policiers et gendarmes travaillant dans l’agglomération brestoise avouent « en avoir par-dessus là tête » des agissements de cette mouvance.
À quelques mois des élections municipales, la municipalité socialiste brestoise ne semble pas vouloir prendre la mesure de ces troubles répétés à l’ordre public et à la sécurité des habitants. De quoi donner du grain à moudre aux opposants à François Cuillandre … en plus de tous les autres dossiers déjà très chauds.