Un million de personnes ont protesté jeudi dans de nombreuses villes du Brésil. Ces manifestations ont fait des dizaines de blessés et une personne est morte renversée par une voiture. La présidente Dilma Rousseff aura une réunion de crise avec des ministres vendredi.
Plus de 300 000 manifestants ont défilé à Rio de Janeiro où, après un début de marche pacifique, des heurts violents ont éclaté devant la mairie. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au moins 40 personnes ont été blessées, dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.
À Ribeirao Preto, dans l’État de Sao Paulo (sud-est), un manifestant est mort renversé jeudi soir par une voiture. Celle-ci tentait de doubler un groupe de protestataires qui bloquaient une rue.
Selon un décompte effectué par l’AFP, à partir des estimations de la police et d’experts, ils étaient notamment 110 000 à Sao Paulo, 100 000 à Vitoria, 52 000 à Recife ou 30 000 à Manaus.
Militants conspués
Pour la première fois depuis le début du mouvement il y a une dizaine de jours, des organisations de la société civile et partis de gauche ont annoncé leur intention de se joindre aux cortèges avec leurs banderoles.
Mais à Sao Paulo, des militants du Parti des travailleurs (PT, gauche au pouvoir) ont été reçus par des bordées d’invectives : « Opportunistes ! Partez à Cuba, Partez au Venezuela ! », a rapporté un journaliste de l’AFP. Des manifestants ont également brûlé un drapeau du PT, selon des images télévisées.
Réunion de crise
Confrontée au plus vaste mouvement de protestation depuis 21 ans au Brésil, la présidente Dilma Rousseff a annulé une visite d’Etat au Japon, prévue du 26 au 28 juin. Elle a convoqué une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, rapportent des médias brésiliens. La rencontre se déroulera vendredi à Brasilia, à 09h30 (14h30 en Suisse).