Mais pour le Brésil et malgré ou sans doute à cause d’opinions totalement divergentes émanant de connaissances qui en sont soit originaires soit y résident une partie de l’année, je n’y arrive pas. Le seul dirigeant dont on me parle est Lula, un peu en bien, moins en mal.
Lui ses prises de position sont relativement inquiétantes
J’y ai vécu quelques années et mon épouse en est originaire, comme je parle couramment portugais j’arrive à suivre régulièrement l’actualité là bas.
Mon point de vue se rapproche de celui de Nova Resistência (mouvement dissident brésilien dont quelques articles ont déjà été traduits et diffusés sur E&R) : franche critique de Bolsonaro, non pour son populisme revendiqué et ses positions sociétales, mais bien pour l’ultra libéralisme de la gestion économique qu’il a déléguée à Paulo Guedes (pour résumer).
Lula a le mérite d’avoir négocié (dans son premier mandat) avec les milieux d’affaires et les partenaires sociaux une redistribution de la rente issue des exportations d’hydrocarbures, dont le prix atteignait à l’époque des niveaux historiques. Cette redistribution a permis à des millions de brésiliens pauvres d’accéder à la classe moyenne, et a aussi débouché sur des investissements publics conséquents dans l’enseignement et la recherche.
Cependant les progrès réalisés à l’époque n’ont pas permis (par manque de temps et de volonté politique) une industrialisation du pays qui est resté un fazendão (grande ferme), hyper-dépendant de son secteur primaire et donc plus vulnérable en temps de crise. Crise qui l’a touché de plein fouet lors des mandats de Dilma Rousseff, femme intègre mais politicienne médiocre qui faute de pouvoir faire face à la situation a accepté le "baiser de la mort" : s’allier avec des partis centristes et libéraux qui l’ont poignardée dans le dos en activant le processus de destitution pour des motifs fumeux. Dilma qui plus est, contestée sur le volet social, est allée très loin dans le sociétal et le LGBT, se mettant encore un peu plus à dos les classes populaires.