En 2014, des délinquants avaient séquestré un couple qu’ils présumaient riche. Le magistrat instructeur a décidé de supprimer toute référence à l’antisémitisme.
L’affaire avait fait grand bruit. Mobilisant l’État, les médias, les organisations antiracistes et de nombreux intellectuels. Le CRIF avait dénoncé « une agression antisémite sauvage ».
Début décembre 2014, trois individus armés s’étaient introduits au domicile d’un couple résidant dans le quartier de la pointe du Lac à Créteil, dans le Val-de-Marne, où vit la plus importante communauté juive de France.
Les suspects avaient ligoté les locataires et s’étaient livrés à des attouchements sur la jeune femme. Proférant des insultes à caractère antisémite, ils recherchaient de l’argent et des bijoux. Les auteurs présumés avaient repéré les lieux la veille, l’un des suspects résidant dans une rue adjacente.
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À la suite de l’agression, le gouvernement avait affirmé sa volonté d’ériger la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en « cause nationale ».
« Cela soustrait une dimension essentielle à une affaire très symbolique », a dit Patrick Klugman, l’avocat des victimes, qualifiant la décision d’« insupportable » et « inacceptable ».
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« Je ne peux pas me réjouir que la circonstance de l’antisémitisme ne soit pas retenue, puisqu’elle n’aurait jamais dû l’être », a réagi de son côté Marie Dosé, avocate d’un des hommes mis en examen. Elle s’est dite excédée par « un dossier construit médiatiquement » et « une instruction qui n’a pas été menée ».