L’image qui résume l’état de notre pays...
Ceux qui ont un peu tâté de l’Ehpad ou de l’HP savent comment c’est : des lieux mornes, avec la télé qui marche en permanence, seul point d’attraction et de rassemblement social. L’écrasante majorité de la dernière génération croit au mensonge oligarchique, et cela leur a coûté, pour beaucoup d’entre eux, la vie.
C’était en 2020, et les Ehpad, sur ordre du politique, ont sacrifié 25 000 personnes à coups de Rivotril et autres accélérateurs d’Au-delà. Cependant, ces pensionnaires n’avaient pas le choix, on ne le leur a pas laissé. Le pire, c’est que cette décision a émané des autorités sanitaires, en théorie soignantes, qui plus est de haut vol. Mais le politique a pris le pas sur le sanitaire : il fallait créer une psychose, il fallait des morts. Il fallait donc ne pas soigner et laisser crever, voire faire crever.
Bornstein : « France 2030 nous donne 54 milliards pour préparer les trans(itions) à venir »
Aujourd’hui, saint Véran est porte-parole de l’Elysée, son action et son inaction pendant le covidisme sont derrière lui. Cependant, rien ne sera oublié, et la majorité des Français n’a pas encore fait la connexion entre la pandémie, les morts, la répression et l’oligarchie. Mais cela viendra : l’information monte lentement de la queue à la tête du dinosaure...
Cependant, nous sommes en 2024, ce qui n’efface ni 2020 ni 2021 ni 2022 ni 2023. Les attaques contre le peuple s’accumulent, on peut même dire qu’après le prolétariat, qui a été frappé pendant 40 ans, c’est au tour de la classe moyenne de morfler. Elle n’est globalement plus nécessaire au Profit, même si elle fait encore marcher le pays. Mais quel pays ?
On pense aux 800 000 profs, dont le pouvoir veut se débarrasser, et la mort brutale et abjecte des deux profs poignardés est un signe qui ne trompe pas : si la main criminelle est djihadiste, le bras commanditaire est oligarchique. Les profs ne servent plus à grand-chose : ils coûtent des dizaines de milliards à l’État ultralibéral, ils sont encore de gauche antiraciste alors que c’est la droite bancaire raciste qui domine, les élèves eux-mêmes ne croient plus au Système et se foutent des cours, l’autorité a disparu, elle ne reviendra pas, tout milite pour une fermeture des écoles comme des casernes dans les années 1990-2000.
Un Français en colère (à 2’28) : « À la fin il faut se poser la question de savoir si la France veut encore de nous, parce qu’on nous enlève les écoles, les hôpitaux, 2 000 emplois d’un coup. Finalement, tout ce qui nous reste, c’est la trésorerie, en fait. Ça ne va que dans un sens, on va nous enlever les écoles derrière, on va nous enlever les collèges, c’est à se demander si la France veut encore du pays de Bitche, pourtant, on s’est souvent battus pour. Je crois qu’à un moment donné il va falloir muscler un petit peu le jeu, et je crois qu’une manifestation sympa comme ça... Parce que ces gens-là, plus on discute avec eux, plus ils te pissent dans la poche. »
C’était 10 ans avant les Gilets jaunes. Qui ont effectivement musclé le jeu. La répression, organisée par les élites, a musclé le sien. Le prolétariat de la France périphérique s’est fait tabasser devant la classe moyenne, qui n’a pas bougé ; maintenant, c’est son tour.
Les profs devront se reconvertir dans le distanciel, où ils seront sous-payés et concurrencés par des boîtes privées qui embaucheront des précaires sans qualifications. Les enseignants frappés au foie complèteront leurs maigres revenus en donnant des cours privés à des rejetons de la petite bourgeoisie, qui ne veut pas que sa descendance chute d’un cran social. Tout est écrit.
Bienvenue en Frances !
Les banlieues seront incontrôlables ; les villes, trop chères, vont se vider de leurs habitants précarisés ; les campagnes vont se repeupler, tant bien que mal ; des foyers de survie communautaires vont se constituer ici et là, il n’y aura pas une ni deux ni trois, mais plusieurs Frances, en fonction de ses degrés de sécurité sociale, professionnelle, alimentaire, et physique.
Les villes habitées par des « CDI » seront bien gardées, surveillées et filmées par des drones, les banlieues immigrées laissées à l’abandon, à la marseillaise, il y aura d’un côté la société avancée dystopique que tout le monde redoute, la start-up nation, et face à elle Blade Runner, ce monde interlope à mi-chemin entre l’Ehpad, l’HP, la zone et la France périphérique.
De nouvelles solidarités vont jaillir de terre, de nouvelles résistances avec de nouvelles formes de lutte, que le pouvoir, organisation terroriste numéro un, baptisera forcément terrorisme. Il faut en passer par cette entropie pour que la France renaisse, pas le choix. Et on peut vous dire que les croyances vont exploser, les gourous pulluler, montant des sectes dans tous les coins, très loin de la raison pure. Le tableau sera tel qu’on n’aura plus besoin d’aller au cinéma. Le ciné, ce sera le réel.
En réalité, si l’on reste bien lucide, ce tableau n’est pas si noir : il rend l’organisation sociale aux gens, puisque le pouvoir est socialement désorganisateur. Le peuple français, qui était sage comme ces résidents d’Ehpad, obéissant au point d’en crever, devra se prendre en charge, car l’État l’abandonne en douce. Il faut être con pour ne pas s’en apercevoir. Ce foutoir programmé est l’occasion de faire de la politique concrète d’un nouveau genre.