Guillaume Vuilletet, vice-président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, a déposé le 10 mai 2023 une proposition de loi visant à instaurer un contrôle technique des logements.
Comme le contrôle technique automobile (étendu maintenant aux deux roues), le texte propose cette fois de contrôler « la décence » de votre logement au travers de plusieurs critères : la surface minimale, la sécurité et la santé du locataire, l’absence d’animaux nuisibles, les équipements et la performance énergétique. Cette dernière, mesurée par le diagnostic de performance énergétique exhibé sur toutes les vitrines des agences immobilières de France et de Navarre, suppose une consommation de moins de 450 kwH par mètre carré selon une classification allant de A à G. La main verte de la Macronie a d’ores et déjà fixé des jalons aux propriétaires qui ne pourront plus louer leur logement classé F en 2025, E en 2028 et D en 2035.
Les nuages noirs semblent donc s’amonceler autour du marché immobilier. Pour ne rien arranger, et dans l’hypothèse où le contrôle technique demeure infructueux, l’État obligerait le propriétaire à céder temporairement son bien à un bailleur social le temps d’effectuer des travaux de rénovation financés par les loyers qu’il aurait dû percevoir. Autant dire une éternité si les travaux s’avèrent importants. Que va donc penser le bobo parisien qui a contracté à genoux un prêt sur vingt ans en investissant dans une passoire thermique de 28 mètres carrés dans lequel il sera condamné à moisir faute de pouvoir louer ?
Ainsi, après « le permis de louer » accordé par une collectivité territoriale pour louer son logement, voici le contrôle de location par la gendarmerie verte de la propriété. Une menace globale qui ne réside donc pas dans le « dérèglement » du climat mais dans les mesures environnementales elles-mêmes qui « climatisent » les classes moyennes en s’attaquant maintenant à leur petite propriété sous le règne du grand alibi du climat.
Bonus infographique :
Description de la réalité en deux cartes. En haut, la répartition des passoires thermiques en France. En bas, les revenus des ménages. Il est patent que ces cartes sont le négatif l’une de l’autre, autrement dit que l’on trouve, sans grande surprise, les passoires thermiques là où les revenus sont les moins élevés. Encore un moyen d’enquiquiner (restons polis) ceux qui ne sont pas dans le haut du panier.
- Part des passoires thermiques par intercommualité parmi les résidences principales
- Revenus des ménages