Le but de la présence militaire étasunienne en Afrique est bien documenté : contrer l’influence chinoise et contrôler des endroits stratégiques et des ressources naturelles, y compris les réserves de pétrole.
Cela a été confirmé il y a plus de 8 ans par le département d’État étasunien :
« En 2007, le conseiller du département d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham a commenté les objectifs stratégiques d’AFRICOM : “Protéger l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques abondantes en Afrique, une tâche qui consiste à protéger la vulnérabilité de ces richesses naturelles et à s’assurer qu’aucune autre tierce partie intéressée, comme la Chine, l’Inde, le Japon ou la Russie, n’obtienne des monopoles ou des traitements préférentiels.” » [1]
Au début février, « de passage au Centre d’études stratégiques et internationales à Washington, DC, le chef d’AFRICOM, le général David Rodriguez, a appelé à une campagne de “contre-insurrection” de grande envergure menée par les États-Unis contre des groupes en Afrique de l’Ouest ».
Le chef du Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM), le général Joseph Votel, a fait des remarques similaires la semaine dernière à l’Académie West Point de l’Armée étasunienne, affirmant que les équipes de commandos étasuniens doivent se préparer à de nouveaux déploiements contre Boko Haram et l’État islamique [2].
Mark P. Fancher a souligné l’hypocrisie et « l’arrogance impérialiste » des pays occidentaux, qui, « malgré la condamnation universelle du colonialisme », sont toujours prêts « à déclarer publiquement (sans excuses) leurs plans d’expansion et de coordination de leur présence militaire en Afrique » [3].
Plus de troupes en provenance du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad sont maintenant déployées pour lutter contre Boko Haram.
Cette nouvelle guerre contre une autre entité terroriste obscure en Afrique n’est pas sans rappeler la campagne de propagande ratée de Kony 2012, drapée dans des idéaux humanitaires. Elle est utilisée comme un écran de fumée pour éviter d’aborder la question des victimes de la guerre contre le terrorisme et les causes réelles du terrorisme, et afin de justifier une autre invasion militaire. Il est vrai que Boko Haram fait des victimes, mais le but de l’intervention occidentale en Afrique n’est pas de venir à leur secours.
Le conflit le plus meurtrier dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, celui qui fait toujours rage, se passe au Congo et l’élite occidentale et ses médias ne s’en préoccupent pas. Cela démontre que les interventions militaires ne sont pas destinées à sauver des vies.
Pour comprendre pourquoi les médias se concentrent sur Boko Haram, nous avons besoin de savoir qui est derrière cette organisation. Quel est le contexte sous-jacent et quels intérêts sont servis ?