Malgré les affirmations d’un certain nombre de hauts gradés de l’armée nigériane, le groupe Boko Haram, loin d’être anéanti, est toujours en capacité de nuire sévèrement aux régions sur lesquelles il mène des raids.
Ainsi, plusieurs centaines de jihadistes ont débarqué ce weekend sur les rives de Karamga, une île isolée du lac Tchad sur le territoire du Niger et qui avait déjà été attaquée en février dernier. Ils ont pris d’assaut la petite garnison d’une centaine d’hommes : au moins 48 soldats ont été tués, 36 autre sont toujours portés disparus d’après les autorités tchadiennes. Le Niger parle, lui, de 80 à 100 morts et d’une trentaine de militaires dont on est sans nouvelles. Sans protection, les civils ont subi les foudres des combattants islamistes, qui ont mis le feu aux habitations et abattu les fuyards. Ils n’ont quitté l’île qu’à l’apparition des hélicoptères tchadiens, stationnés à Diffa au Niger.
Il s’agit d’un revers sérieux pour la coalition africaine composée du Tchad, du Nigeria, du Cameroun du Bénin et du Niger, montée en janvier pour éradiquer le groupe Boko Haram. Le Niger, considéré comme le maillon faible du dispositif militaire est devenu la proie prioritaire des djihadistes.
Par ailleurs, une vingtaine de fosses communes contenant jusqu’à 400 cadavres ont été découvertes près de la ville de Damasak, dans le nord-est du Nigeria. La localité du nord-est du pays avait été occupée par Boko Haram au début de l’année, avant d’être reconquise par des unités tchadiennes et nigériennes le 9 mars. On ignore pour l’instant à quel moment ce massacre a été perpétré.