Selon le milliardaire américain, l’une des solutions cruciales pour lutter contre le changement climatique serait d’adopter définitivement, dans les pays riches, la viande de synthèse.
Bill Gates était interrogé au sujet de son dernier livre, How to Avoid a Climate Disaster (Comment éviter une catastrophe climatique) par le MIT Technology Review, la revue scientifique du prestigieux Massachusetts Institute of Technology.
« Les pays riches » devraient l’adopter
Selon le fondateur de Microsoft, les fondations de ce défi résident dans l’alimentation : il s’agit de révolutionner les habitudes alimentaires, à commencer par celles des pays riches. « Je ne pense pas que les 80 pays les plus pauvres de la planète vont passer à la viande de synthèse. Je considère, en revanche, que tous les pays riches devraient définitivement le faire », lance-t-il. « On s’habitue à la différence de goût et il s’améliorera avec le temps », prévoit-il.
Viande et réchauffement climatique
La production de viande est l’une des causes majeures du réchauffement climatique et représenterait à elle seule 14 % des émissions mondiales. En effet, d’une part, le rassemblement du bétail produit de fortes émissions de méthane, l’un des principaux gaz à effet de serre, qui ont considérablement augmenté depuis le début du siècle. D’autre part, l’élevage intensif contribue dangereusement à la déforestation, notamment en Amazonie, où les surfaces agricoles destinées à nourrir le bétail remplacent chaque jour des hectares de forêt.
Une viande « cultivée » encore trop chère
Pour réduire cet impact, il faut développer la viande de synthèse, dite « viande cultivée », diminuer les coûts de production pour atteindre un prix d’achat accessible au grand public et la diffuser à grande échelle dans les pays riches. L’humanité est loin du compte. La viande de laboratoire s’avère en effet encore beaucoup trop coûteuse pour pouvoir concurrencer l’élevage, même si certaines entreprises, comme Eat Just, font évoluer la recherche et le débat.
C’est quoi de la viande de synthèse ?
Concrètement, il s’agit de prélever sur l’animal sain des cellules souches de ses tissus musculaires et de les placer dans un « bioréacteur » chargé en « liquide de croissance » (de l’eau, du sucre, des acides aminés, des lipides, des vitamines et des minéraux, majoritairement) afin de les reproduire un maximum. Une fois qu’elles prolifèrent suffisamment, on les fusionne pour constituer de nouvelles fibres musculaires. On obtient ainsi des cellules animales qui ont « poussé » hors de l’animal et, finalement, des muscles comestibles.