Le plan de réintégration des taliban ne fait recette. Du moins si l’on en juge par les chiffres communiqués le 8 septembre par le général britannique Phil Jones, chargé de sa mise en oeuvre pour le compte du gouvernement afghan.
Ainsi, seulement 2.418 insurgés ont accepté de rendre les armes sur les 25.000 estimés depuis le lancement, en juillet 2010, de ce programme qui consiste à donner un emploi, diverses aides et des cours d’alphabétisation pour ceux qui le rejoignent. Et sur ces 10%, « l’immense majorité étaient de simples combattants », qui « viennent pour les deux-tiers des provinces plus pacifiques du nord et de l’ouest de l’Afghanistan », a expliqué le général Jones.
Par conséquent, les rebelles du sud et de l’est du pays, c’est à dire là où l’insurrection est la plus active, ne sont pas encore prêts à renoncer à se battre. Cela étant, le général Jones a parlé de débuts de « contacts », dans le cadre de « négociations discrètes ».
Et l’officier se veut également optimiste. « Bien évidemment, en surface il est clair que le nombre de ceux qui souhaitent être réintégrés est toujours relativement modeste par rapport à nos ambitions », a-t-il reconnu. « Mais aujourd’hui, un an après le lancement, nous voyons des groupes plus importants arriver de tous les coins du pays » a-t-il ajouté.
Cependant, lors d’un bilan fait en février dernier, le même général Jones disait la même chose, en avançant, déjà, que des groupes insurgés établis dans les provinces de Kandahar et du Helmand avaient « manifesté leur intérêt » pour ce programme de réintégration. Force est de constater que, six mois plus tard, leur intérêt ne s’est pas transformé en adhésion…
L’un des principaux freins à cette initiative, financée à hauteur de 141 millions de dollars par la communauté internationale, dont 58 millions par les Etats-Unis, est la menace de représailles, voire de mort, contre les repentis.
Par ailleurs, l’insurrection afghane peut compter pour son recrutement sur le vivier que représente les populations pachtounes établies de part et d’autre de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan.