et 
!
Il y a deux écoles, pour parler de Blier. Faut dire qu’il oscillait entre la droite et la gauche, entre progressisme et tradition.
On s’explique : c’est le réal de gauche préféré des droitistes, et le réal de droite préféré des gauchistes. Tout le monde, au bout du compte, y trouve son compte. C’est peut-être ça, le talent, mettre tout le monde d’accord, même si les admirateurs peuvent se fourvoyer.
Et puis, quand on est un artiste, il est bon de se renouveler, de surprendre son public, de le malmener, de le violer, pardon pour le mot. En fait, Blier Jr était un violeur, cinématographiquement parlant : il a violé le cinéma français et le public. On ne va pas revenir sur sa longue carrière de « fils de » qui a réussi à faire oublier le père.
Issu de la bourgeoisie culturelle, il s’est moqué des bourgeois tout en assumant d’en être. Pourquoi pas, le chanteur Renaud a fait pareil, mais en ne l’assumant pas, et il a mal fini. Le voici en chef de chœur avec des pommes de terre fermentées dans la bouche :
Renaud arrive bourré pour son concert pic.twitter.com/tNe33lgrxl
— Le_patriote13 (@Le_Patoff) January 13, 2025
Le pire, c’est sa chanson sur George Floyd.
DÉCOUVREZ LE NOUVEL ALBUM DE RENAUD (sur George Floyd) pic.twitter.com/dJ3VadrKXI
— Ganesh 2.025 (@Ganeshdeux) January 6, 2025
Ah non, c’est une bêtise des méchants racistes du Muskland, désolés pour cette erreur. Honnêtement, ça nous fait braire d’écrire des nécros, on a l’impression à chaque fois de mourir un peu, on préfère la nécro des vivants, par exemple Sardine, ou Sandrine. Pour le coup, le Cassen les casse en deux.
Si Cassen n’était pas si nul en israélogie, on pourrait le diffuser plus souvent. Quand on fait l’apologie de la liberté de parole et de picole, attention au syndrome Renaud, quand même.
On parlait du Blier, sa bio et ses extraits sont partout. Mais c’est l’homme qui a injecté le porno post-68 dans le kino, c’est pour ça qu’on dit qu’il a violé le cinéma français. Il fallait bien que quelqu’un s’y mette, vu la pression du progressisme, de l’américanisme, du féminisme. Parce qu’on peut voir les Valseuses comme le premier film féministe qui présente les mecs comme des paumés, et des paumés violeurs. Son pendant, c’est Dupont Lajoie, film de pure gauche qui, lui, annonçait la vague antiraciste de la bande à Dray, Attali, BHL, Mitterrand et Finky. Il y a des films annonciateurs, porteurs de futur.
Blier antisémite ?
Naturellement, on ne va pas cracher sur la filmo, on a vu et apprécié Trop belle pour toi, Tenue de soirée, et quand on revoit ces deux petits bijoux aujourd’hui, on se dit, malgré la charge antibourgeoise un peu facile, que c’était mieux qu’Omar Sy et Dany Boon. On se plaint, on se plaint, mais on finit par regretter ce et ceux dont on se plaignait avant.
Si on veut faire un peu d’intellectualisme, on dira que Bertrand était un réal déconstructiviste. Ses films sont la déconstruction des modèles existants, de l’homme, de la société patriarcale plus que de la femme. C’était un féministe sous des dehors sexistes.
Sinon, on a remarqué un truc (on ne causera pas d’Anouk Grinberg qui a dégobillé sur Depardieu trente ans après, histoire de ne pas gâcher sa carrière), c’est que Bertrand n’a jamais fait tourner Patrick Bruel, pourtant l’un de nos meilleurs acteurs, sinon le meilleur. Pourquoi ? Pourquoi prendre Depardieu, Dewaere, Dupontel ou Dujardin à la place ? On espère que...
