Un dernier mot sur Trump. Je parie, contrairement à Michael Moore, sur sa défaite. Car je crois qu’il a commis deux erreurs fatales pour qui aspire à la présidence des États-Unis.
S’en prendre, premièrement, aux parents d’un soldat mort en Irak ; offenser, ce faisant, puis en évoquant les « sacrifices » qu’il aurait consentis, lui, Trump, en levant « des millions de dollars » pour les anciens combattants morts au combat, l’honneur des héros ; blaguer enfin, dans la foulée, sur cette Purple Heart qui est la plus haute décoration militaire du pays et dont lui a fait cadeau un vétéran.
Et puis, parallèlement, sa deuxième erreur aura été – mais, en même temps, avait-il le choix ? – de laisser affleurer tout ce monde de contacts, collusions et compromissions dont je parlais il y a deux semaines et qui témoigne de sa proximité notoire avec le chef de la puissance qui se trouve être, aujourd’hui, en guerre froide avec son pays : l’Amérique a tous les défauts que l’on voudra ; elle peut, comme disait Sartre, être saisie par une sorte de rage ; elle ne transige pas plus avec le patriotisme qu’avec le respect dû à ses braves ; et jamais elle n’élira un homme qui, alors que toutes les chaînes de télévision soupçonnent la main de Poutine derrière le piratage des adresses électroniques du parti adverse, est capable de s’exclamer « eh, Russie ! si vous m’entendez, j’espère que vous serez capable de retrouver les 30 000 e-mails manquants ».
Relire, plus que jamais, Tocqueville. Se rappeler le passage où il décrit l’Amérique comme un pays où « l’amour réfléchi de la patrie » devient « une sorte de religion ». Et conclure que, dans cette Amérique-là, dans l’Amérique de De la démocratie en Amérique, le Donald est mal parti.
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