L’ancien deuxième ligne franco-marocain, capitaine du XV de France en 1997, réagit aux propos du président du RC Toulon Mourad Boudjellal, qui juge le rugby français « raciste ».
La semaine dernière, le président du RC Toulon Mourad Boudjellal, en conflit avec la Ligue nationale de rugby pour une série de déclarations fracassantes, avait jugé dans « La Provence » que le rugby français était « raciste ».
Le président de la Fédération, Pierre Camou, avait alors répliqué : « Il me semble que le rugby français a eu, en 1997, un capitaine appelé Abdelatif Benazzi. Et que le capitaine de l’équipe de France en 2011 s’appelait Thierry Dusautoir. Je ne connais ni leur religion, ni la couleur de leur peau. Je sais simplement qu’ils étaient capitaines de l’équipe de France. »
Né il y a 43 ans à Oujda, au Maroc, l’ancien 2e ligne agenais Abdelatif Benazzi (79 sélections de 1990 à 2001) devint en 1996 le premier capitaine nord-africain du XV de France, qu’il allait mener au Grand Chelem dans le Tournoi des Cinq Nations 1997.
La même année, il avait été nommé par Jacques Chirac au Haut Comité à l’Intégration. Abdel Benazzi a bien voulu réagir aux propos entendus ces derniers jours.
Sud-Ouest : Mourad Boudjellal a jugé la semaine dernière que le rugby français était « raciste ». Qu’en pensez-vous ?
Abdelatif Benazzi : C’est quelqu’un de très excessif. Il doit avoir un problème avec son enfance, il ne fait pas tout ça pour se faire plaisir. En fait, il me donne l’impression de ne pas savoir qui il est, ni d’où il vient.
Il devrait se faire un peu discret, parce que, comme on dit dans le Sud-Ouest : c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Chez lui, c’est plus de la paranoïa qu’autre chose.
L’avez-vous rencontré ?
Il m’avait contacté il y a quelques années pour devenir son conseiller à Toulon et, déjà, j’avais trouvé le personnage un peu curieux, très impatient. Il voulait tout, tout de suite.
Et vous, pensez-vous que le rugby français est raciste ?
Le rugby français reste un peu conservateur, il a été très longtemps géré par des groupes territoriaux, mais il n’est pas raciste.
Quand j’ai commencé, il y en a quelques-uns que j’ai calmés sur le terrain. Mais ce n’était qu’une minorité, il ne faut pas généraliser. Sur le terrain, en tout cas, je savais répondre.
C’est vrai qu’après, au niveau des dirigeants, c’est plus difficile.
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