Le président Bachar al-Assad a affirmé que le moral et le sentiment national chez la majorité du peuple syrien, sont deux armes qui ont réussi à affronter les pressions exercées par les grandes puissances dans le monde et par beaucoup de pays régionaux.
"Ce sont ces deux états, national et moral, qui ont résisté face aux tentations d’argents et autres..", a-t-il précisé dans un entretien accordé à la 4ème chaîne de la télévision iranienne, diffusé Vendredi, affirmant que le mérite retourne au peuple syrien d’avoir conservé la Syrie en tant qu’Etat "or le rôle des institutions de l’Etat et de l’armée est inséparable de celui du peuple. Et si la position du peuple était différent, l’Etat n’aurait pas réussi", a-t-il assuré.
Le président al-Assad qui a évoqué les masses qui étaient descendues dans les rues, a affirmé que la situation intérieure est le barrage qui empêche toute ingérence étrangère de réussir, rappelant qu’on ne peut séparer la situation intérieure de celle extérieure.
Concernant le plan d’Annan, le président al-Assad a affirmé que ce plan reste bon et valable, pour aujourd’hui et pour l’avenir. "La Syrie a donné son accord sur ce plan, précisément sur la clause concernant la cessation de la violence "ce qui est pour elle l’arrêt des actes criminels perpétrés par les groupes terroristes et l’arrêt par les pays qui les soutiennent de leur envoyer de l’argent et des armes".
"Les pays occidentaux et régionaux qui prétendaient soutenir ce plan se servaient de ce titre d’une manière fausse et erronée parce qu’il est dans leur intêret que ce plan échoue pour accuser la Syrie et aller au Conseil de Sécurité à la recherche de résolutions à son encontre", a indiqué le président al-Assad, soulignant que certains ne leur suffit même pas une résolution du Conseil de Sécurité ; "Ils veulent une offensive militaire à l’instar de la Libye. Leur tentative a, jusqu’à présent, échoué", a poursuivi le président al-Assad.
Position géopolitique de la Syrie
Le président al-Assad a souligné que ce qui se passe dans la région est une confrontation entre deux projets, le projet de la résistance qui refuse l’hégémonie et le projet du Grand Moyen Orient, rappelant que cette confrontation est aussi ancienne que le colonialisme.
"Le nouveau Moyen-Orient que voulaient les peuples de la région est un Moyen-Orient résistant contre tous les projets et les diktats provenant de l’extérieur, contre l’occupation et contre l’hégémonie, et pour les intérêts des peuples", a poursuivi le président al-Assad, estimant que ce conflit persistera et que les pays et les peuples de la région ne permettront à aucun projet qui ne répond pas à leurs intérêts de passer.
Le président al-Assad a fait savoir que la Syrie paye le prix de ses positions politiques qui soutiennent la résistance et s’attachent aux droits arabes et islamiques, auxquels s’ajoute sa position géopolitique .
"Dominer la Syrie, c’est disposer d’une grande partie de la décision politique dans la région", a expliqué le président al-Assad ajoutant : "Il en était toujours ainsi et l’offensive à laquelle elle est exposée actuellement n’était pas la première, en 2005 elle fait l’objet d’une semblable. Celle-ci avait échouée et on est passé à une autre", a-t-il rappelé.
"La Syrie a établi sa politique suivant la boussole nationale et populaire et non celle occidentale et étrangère", a-t-il fait savoir, assurant que l’appui à la résistance en Palestine et dans d’autres régions persistera tant que les peuples ne renonceraient pas à cet appui.
Cause palestinienne et résistance
Le président al-Assad a affirmé que la cause palestinienne est l’essence de toutes les questions dans notre région, précisément arabe. Si la cause palestinienne n’est pas réglée et les droits ne sont pas restitués, les positions ne pourraient pas changer même si nous aurions à attendre génération après génération. Nous parlons aujourd’hui de la 3ème ou de la 4ème génération depuis l’occupation de la Palestine et les positions n’ont pas changé et ne changerons pas.
"Ce qui se passe en Syrie a plusieurs aspects : international, régional et intérieur. Tous s’étaient rencontrés pour pousser la Syrie vers une crise jamais connue par elle et sans précédent. L’aspect international est lié essentiellement aux positions des pays ayant une histoire coloniale, qui n’avaient pas changé l’essence de ses politiques coloniales mais ils ont uniquement changé de forme et ont passé de l’occupation directe aux diktats", a fait noter le président al-Assad.
Quant à l’aspect régional, il est lié aux pays de la région, dont certains sont embarrassés de la position politique syrienne à l’égard de diverses questions : Palestine, Irak et Liban et autres, trouvant dans ces circonstances la chance de réduire ou d’écraser le rôle syrien, et autres qui ne sont pas contre la position syrienne mais qui sont soumis aux diktats extérieurs et sont incapable de prendre une décision exprimant leurs positions.
"Certains de ces pays ont officiellement proclamé l’intention d’envoyer des armes et du matériel aux groupes terroristes", a indiqué le président se demandant "Pourquoi en parler et chercher des preuves puisque ces forces parlent d’elles-mêmes ?".
Situation interne
Sur le plan interne, il a souligné que ceux qui assassinent le peuple syrien sont un mélange de hors-la-loi, d’extrémistes religieux dont le nombre n’est pas élevé peut être mais qui sont fort dangereux, d’éléments d’al-Qaïda ou d’autres organisations.
"Ce mélange qui reçoit de l’argent commet des massacres pour soutenir une résolution ou une divergence au Conseil de sécurité dans le but de changer l’équilibre, c’est exactement ce qu’a affronté dans les dernières années la résistance libanaise quand des opération d’assassinat ou un crime se faisait au soir de l’adoption d’une résolution touchant la résistance et la situation au Liban" a-t-il indiqué.
Il a assuré que nombre d’éléments d’al-Qaïda ont été arrêtés en Syrie et ont reconnu leurs actes criminels, soulignant qu’al-Qaïda est une invention américaine financée par des fonds des pays arabes.
"Les Etats-Unis suivent une politique provisoire selon leurs intérêts provisoires, les membres d’al-Qaïda s’appelaient dans les années quatre-vingt, par le président américain, Ronald Reagan, des combattants de la liberté. Quelques années plus tard, on les appelaient des terroristes alors que certains traitent actuellement avec ces éléments en disant qu’il existe un extrémisme bien et un autre mal, donc ils distribuent les rôles et changent de concepts selon la situation qui traverse les Etats-Unis", a-t-il estimé !
Le président a souligné que la réforme en Syrie est un processus permanent déclenché en l’an 2000 parallèlement avec la conjoncture difficile qu’a affrontée la Syrie, caractérisée par des pressions sur elle pour renoncer en premier lieu à la cause palestinienne ou au soutien à la résistance.
"A priori, on peut dire qu’il n’ y a aucun lien entre la réforme et ce qui se passe en Syrie parce que la réforme actuellement n’a pas réalisé l’amélioration de la situation parce que le terroriste et les pays qui le soutiennent ne sont pas intéressés à la réforme mais veulent le chaos", a-t-il souligné.
Et de renchèrir : "Nous, en Syrie, n’acceptons aucun modèle non syrien non national même si il est imposé par les grandes puissances ou proposé par des pays amis. Personne ne connaît comment on résout le problème en Syrie mieux que les Syriens eux-mêmes. C’est pourquoi, tout modèle venant de l’extérieur est inadmissible en dépit du contenu".
Il a en outre souligné "l’appréciation de la Syrie des postions objectives de certains pays comme la Chine, la Russie, l’Iran et d’autres, soulignant que ces positions ne sont pas motivées par la défense d’ un Etat ou d’une personne, comme veut l’Occident nous faire croire, mais pour défendre la stabilité dans la région, car la Syrie est un pays important et sa stabilité influe sur la région et le monde".
Pour ce qui est de la position turque , le président al-Assad a clarifié qu’il faut faire la distinction entre la position de certains responsables turcs et le tempérament populaire "positif" vis-à-vis de ce qui se passe en Syrie parce, vu qu’une grande partie des faits est connue en dépit des tentatives d’intoxication médiatique en Turquie.