Marine Le Pen fait sa rentrée politique, ce samedi, à Brachay, en Haute-Marne. Peut-être son discours de rentrée permettra-t-il d’y voir enfin clair sur la ligne du FN à propos du conflit israélo-palestinien. Car cet été, le parti est apparu (c’est peu dire) tiraillé. Un de ses conseillers, Aymeric Chauprade, est même allé jusqu’à publier un texte sur le sujet enterrant le « FN à papa ».
« Soral n’a pas d’influence sur Marine, il s’est auto-investi d’une mission que personne ne lui a confiée. Si sa mission est de ramener des musulmans en leur expliquant que le FN est un parti antisémite et/ou antisioniste — parce que j’ai l’impression que ça devient un peu la même chose —, il s’est trompé d’adresse », explique sèchement Aymeric Chauprade à Marianne. La nouvelle ligne du FN, c’est lui, prétend-il, qui vient de la tracer dans un manifeste publié mi-août sur son blog et intitulé « La France face à la question islamique : les choix crédibles pour un avenir français. » Lui, Aymeric Chauprade, géopolitologue discret, passé par l’École de guerre, et conseiller que l’on dit très influent auprès de Marine Le Pen. Lui donc, et sûrement pas Alain Soral.
Le FN aurait-il fini par choisir son camp entre Israéliens et Palestiniens, entre juifs et musulmans puisque dans ce parti on mélange allègrement ces deux sujets. Car le Front — l’opération militaire menée à Gaza l’aura montré de façon éclairante cet été — est toujours tiraillé entre, pour être un peu caricatural, la ligne « quenelle », du nom du geste popularisé par Dieudonné et reprise par Alain Soral, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch et la seconde, celle de Louis Aliot qui n’hésite pas à mettre en avant ses origines juives et s’était rendu en Israël pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen.