Aude (de Castet), ravissante brune plantureuse de 50 ans, ne dira rien au premier venu. Aujourd’hui, elle présente bien, c’est normal : c’est une directrice de communication. Et des relations institutionnelles, nous dit la légende de la vidéo où elle fait la retape du pauvre Darmanin, le sous-ministre sarkozien empêtré dans une histoire de pute, qui heureusement finira bien.
De casse-tête à de Castet
Il y a 30 ans, Aude n’était pas aussi systémo-compatible : elle militait au GUD (Groupe Union Défense) et n’était pas la dernière à lancer des slogans qui aujourd’hui mèneraient tout droit à la 17e chambre, ou au gibet du CRIF.
Naturellement, tout le monde a le droit de changer : il y a chez E&R d’anciens communistes, des anarchistes, des proches du FN, plutôt que du RN, des athées, des croyants, des gauchos virulents, des natios remontés, bref, ce qui compte, c’est le creuset, le collectif, la rage de vaincre. Pour Aude, le creuset était quand même sacrément bouillant, surtout pour une jolie femme !
- Aude, la brune au centre sur la photo
Rencontrer avec enthousiasme le beau Gérald, quand on a été à la pointe du nationalisme français le plus intransigeant, cela peut sembler étrange. Mais si l’on sait que le nouveau ministre de l’Intérieur (aux ordres du CRIF) a pu un jour écrire des choses pas très sympas sur les juifs, on se dit que...
@JJR_JJR_JJR
Sur la même page, tout est dit. Darmanin cite les propos antisémites de Napoléon à son ministre de l'intérieur pour illustrer "une lutte pour l'intégration avant l'heure" pic.twitter.com/dz1WDBzIAt— Noémie Emmanuel - imanuel (@NoEmmanuel1) March 20, 2021
Heureusement, il s’est rattrapé depuis ! Il semble même d’une certaine façon tenu, vu le revirement idéologique...
Je ne veux pas qu’on crie « mort aux juifs » comme c’était le cas dans les rues de Paris en 2014.
J’ai laissé aux préfets de chaque département le soin de décider d’interdire ou non les manifestations de demain en fonction des informations dont ils disposent. pic.twitter.com/0Sc5CVFo9m
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 14, 2021
Mais remontons un peu en arrière. Nous voici en 2019, Aude est à la tête de Sociétal, un terme qui dit bien ce qu’il veut dire. En France, subtilement, en 30 ans aussi, le sociétal a remplacé le social. C’est très clair au Parti communiste, qui, avant, agrégeait des travailleurs, des ouvriers, la classe laborieuse, quoi, et qui aujourd’hui ne s’occupe plus que de catégories sociologiques (femmes, immigrés, jeunes, homos).
On remarque dans cette vidéo assez inintéressante d’un point de vue politique, qu’Aude a la voix un peu éraillée. Est-ce parce qu’elle a beaucoup crié dans les manifs du GUD ? Oui, mais c’était il y a 30 ans, il y a prescription. Enfin non, il n’y a pas prescription, puisqu’il n’y a pas crime ! Il y a juste changement, et ce n’est pas interdit.
On parlait de sociétal, l’adjectif, pas l’entreprise : on a aperçu en 2006 Aude aux côté d’Ina Zellweger chez Tiffany dans une soirée Care, cette espèce de mouvance socialisante qui prend soin des pauvres, tout en leur infligeant son néolibéralisme venimeux. Mais ne confondons pas tout : malgré son évolution politique à 180 degrés, Aude, dans son nouveau paradigme sociétal, a quand même conservé une petite fibre sociale. Elle a cosigné une tribune dans Les Échos en 2018, au plus fort de la révolte des Gilets jaunes, critiquant le basculement un peu trop droitiste d’un Macron qui avait fait des promesses de gauche aux Français, pour se faire élire en 2017.
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 10 décembre marquent le retour à l’inspiration d’origine du macronisme. En effet, le macronisme est né à gauche. Emmanuel Macron était ministre du gouvernement de François Hollande et ses premiers soutiens, Richard Ferrand, Gérard Collomb, Christophe Castaner, Benjamin Griveaux, venaient du Parti socialiste.
L’inspiration du programme d’Emmanuel Macron était largement fondée sur la rénovation démocratique et le progrès social. Progrès social et libéralisme économique, protéger et libérer, voilà quelles étaient les deux jambes du macronisme, qui se situait en 2017 au centre gauche.
Mais le début du quinquennat a favorisé le « libérer » plutôt que le « protéger » : réforme du Code du travail , suppression de l’ISF et instauration de la flat tax sur les revenus du capital.
L’analyse complète est juste, mais très mesurée, voire gentiment réformiste : on est loin des méthodes directes du GUD !