C’était le début des vacances scolaires, Viet aidait sa famille aux champs quand sa pelle a heurté une petite bombe datant de la guerre du Vietnam, qui en explosant l’a blessé aux mains et au visage.
Quand l’accident s’est produit, en juin, « nous avons dû marcher pendant plus de deux heures, alors que mon frère était en sang », raconte son frère aîné à l’AFP, au chevet de Viet, à l’hôpital provincial de Xieng Khouang, dans le nord de ce petit pays d’Asie du Sud-Est.
Nous avons marché « jusqu’à ce qu’une moto arrive et nous emmène finalement à l’hôpital », se souvient-il, à quelques jours d’une visite de Barack Obama au Laos.
Le garçon de 13 ans est l’une des dernières victimes de ces millions de bombes à fragmentation américaines qui constituent une menace quotidienne pour la population laotienne depuis plus de cinquante ans. Elles font chaque jour de nouvelles victimes, dont 40% d’enfants.
Le Laos est le pays du monde qui a reçu le plus grand nombre de bombes par habitant, lorsque la guerre du Vietnam a débordé sur son sol de 1964 à 1973.
Washington tentait alors de couper les voies d’approvisionnement des combattants nord-vietnamiens. Plus de deux millions de tonnes de bombes y ont été lancées. Environ 30% n’ont pas explosé, soit 80 millions de bombes à fragmentation qui ont tué ou blessé plus de 20 000 personnes depuis la fin de la guerre.
Cinquante ans plus tard, Barack Obama est le premier président américain à se rendre dans ce pays voisin de la Chine. Attendu à Vientiane du 6 au 8 septembre pour un sommet régional, il doit y annoncer une augmentation de l’aide pour en finir avec cet héritage du passé.
En 2015, au total, 35 millions de dollars d’aide internationale ont été consacrés à ce fléau. Moins de 6% ont été dédiés jusqu’ici à l’aide aux victimes.
Dans la région de Xieng Khouang, l’une des zones les plus touchées par les largages de bombes, des milliers de personnes ont été amputées.
Pris en charge par les médecins plus de cinq heures après son accident, Viet a perdu plusieurs doigts.
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Le documentaire Opération Laos, made in CIA :