Le journal israélien Ynet a admis aujourd’hui qu’une attaque des forces aériennes israéliennes sur l’Iran n’était pas réaliste.
Le journal israélien a cité un article du New York Times qui décrit une telle attaque comme « une opération très complexe ». Il faudrait au moins 100 avions et les jets israéliens devraient pouvoir refaire le plein en vol, tout en ayant survécu aux défenses aériennes iraniennes et après avoir attaqué simultanément plusieurs sites souterrains.
Des experts militaires américains semblent être d’accord entre eux pour dire qu’Israël n’a pas nécessairement les moyens d’accomplir une telle opération.
Le premier problème auquel Israël ferait face est de savoir comment se rendre jusqu’en Iran. « Israël dispose d’avions de combat américains F-15I et F-16I qui peuvent transporter des bombes pour les cibles, mais leur portée - en fonction de l’altitude, de la vitesse et de la charge utile - est loin du minimum de 2000 miles aller-retour. Cela ne laisse pas ’le temps de flâner’ sur une cible, d’autant plus qu’il y aura à repousser les attaques de missiles et avions iraniens », selon l’article.
En tout cas, Israël aurait à utiliser des avions de ravitaillement en vol, appelée « pétroliers », mais Israël est supposé « ne pas en avoir en nombre suffisant ».
Israël serait également dans l’obligation d’utiliser ses avions de guerre électronique pour pénétrer les défenses aériennes de l’Iran et brouiller ses systèmes de radar pour créer un couloir pour une attaque.
Les analystes estiment qu’il est un autre obstacle majeur : le nombre insuffisant dans l’arsenal israélien de bombes capables de pénétrer la centrale nucléaire de Natanz, que l’on pense être enterrée sous au moins 10 mètres de béton armé, et le site de Fordo qui lui est carrément construit sous une montagne.
Pour une raison quelconque, l’article d’Ynet a évité de donner la liste des graves et inévitables conséquences de n’importe quelle agression contre l’Iran. Ces conséquences sont la destruction des villes israéliennes à la suite des barrages de missiles iraniens. Mais on peut aussi garder à l’esprit la possibilité d’un conflit nucléaire qui dégénèrerait en une guerre mondiale.
Le message aux Israéliens est assez clair. les options militaires d’Israël sont pratiquement épuisées. Il n’y a aucun moyen de maintenir l’Etat juif par l’épée. Il est grand temps pour Israël de renoncer à sa philosophie expansionniste génocidaire.
Si les Israéliens veulent vraiment continuer à vivre dans la région, ils doivent rechercher par tous les moyens une paix immédiate.
Israël devrait volontairement ouvrir ses installations nucléaires aux inspections internationales, signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires et détruire ses propres bombes atomiques, et le tout sans délai.
Israël ferait mieux de comprendre une fois pour toute ce que « humanité » veut dire, avant qu’il ne soit trop tard.
*Gilad Atzmon est né en Israël et il a servi dans l’armée israélienne. Il habite Londres et est l’auteur de deux romans, le premier : A Guide to the Perplexed et le second : My One and Only Love. Atzmon est aussi le meilleur saxophoniste d’Europe. On peut le joindre à : giladatzmon@mac.com. Son site : http://www.gilad.co.uk/