Le Liban a accusé Israël de menacer la stabilité régionale après la chute de deux drones dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Tsahal n’a pas réagi aux accusations de Beyrouth. Le mouvement chiite, de son côté, promet de riposter.
Quelques heures après la chute de deux drones ayant endommagé des positions du Hezbollah dans la banlieue de Beyrouth ce 25 août, le leader du mouvement chiite, Hassan Nasrallah, a pris la parole. Dans des propos rapportés par l’agence de presse Reuters, celui-ci a déploré la première attaque de l’État hébreu sur le sol libanais depuis le conflit qui les a opposés en 2006. Annonçant une nouvelle phase dans le conflit avec Israël, il a promis que tout drone israélien dans le ciel libanais serait désormais abattu, précisant toutefois que le Hezbollah n’avait pas abattu les deux appareils le 25 août.
Hassan Nasrallah a rapproché cet incident des nouveaux bombardements de Tsahal en Syrie, dans la nuit du 24 au 25 août, qui visaient selon lui des positions de son mouvement et auraient tué au moins deux Libanais. L’homme fort du Hezbollah a ensuite promis, selon une retranscription de Reuters, « à l’armée israélienne à la frontière [avec la Syrie] de s’attendre à une réponse imminente ».
Le Liban promet de prendre « toutes ses responsabilités »
Adversaire politique du Hezbollah, le Premier ministre libanais Saad Hariri avait dans un premier temps dénoncé une « agression » israélienne menaçant la « stabilité régionale » qui, selon lui, viole la « souveraineté libanaise » et la « résolution 1701 » de l’ONU ayant mis un terme au conflit opposant les deux voisins en 2006. Saad Hariri a en outre averti que son gouvernement « prendrait toutes ses responsabilités » afin d’épargner au Liban tout développement susceptible de mettre en péril « la sécurité, la stabilité et la souveraineté nationales ».
Le chef de l’État, Michel Aoun, a également fustigé l’intervention attribuée à Israël en la qualifiant d’atteinte à « la stabilité et à la paix au Liban et dans la région ». Pour l’heure, l’armée israélienne n’a ni réagi à ces accusations, ni confirmé être à l’origine de cette attaque.
Plus tôt, l’armée libanaise avait attribué la paternité de l’attaque à l’État hébreu dans un communiqué : « Deux drones appartenant à l’ennemi israélien ont violé l’espace aérien libanais [...] au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth. Le premier est tombé et le second a explosé dans les airs, causant des dégâts matériels. »
De son côté, le mouvement chiite (dont la branche militaire est considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, entre autres) avait auparavant affirmé que l’explosion du second drone avait touché son centre des médias, sans confirmer l’identité des deux appareils. « Le second [drone], chargé d’explosifs, a détoné, causant d’importants dommages [au centre des médias du Hezbollah] », avait ainsi affirmé à l’agence de presse indienne ANI un porte-parole du Hezbollah, Mohamed Afif.
Devant des journalistes, il a précisé que les éclats de vitres avaient fait des blessés légers, sans pour autant confirmer que l’organisation chiite était délibérément visée par cette attaque.
Netanyahou confirme qu'Israël mène des frappes en Syrie pour « empêcher l'Iran de s'y implanter »#Iran #Israel #Syrie
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— RT France (@RTenfrancais) 13 février 2019
Cet incident est intervenu quelques heures après de nouvelles frappes israéliennes en Syrie voisine, à Aqraba, au sud-est de Damas. Selon Tsahal, cette opération militaire visait à empêcher une tentative iranienne de mener une attaque à son encontre au moyen de drones chargés d’explosifs de type « kamikazes ».