L’éditorialiste d’I-Télé et du JDD s’enflamme le 5 mars 2016 pour l’affaire Barbarin, le cardinal de Lyon qui n’aurait pas dénoncé un prêtre pédophile. Le 15 mars, soit 10 jours plus tard, le Premier ministre Manuel Valls met une intense pression sur le cardinal. De Valls et d’Askolovitch, qui est le relais médiatique de qui ?
Pour ceux qui ne connaissent pas encore « Asko », rappelons son époustouflant parcours médiatique, tous médias confondus : Radio Shalom, Sciences et Vie, RFO, Le Matin de Paris, Le Sport, Europe 1, L’Evènement du jeudi, Marianne, Le Nouvel Observateur, Le Journal du Dimanche, Le Point, I-Télé, France 2, RTL, La Chaîne Parlementaire, Arte (28 Minutes), Bein Sports (Le Club). Il ne manque plus que les Chtis à Miami sur NRJ12 et Le Journal de la santé sur France 5, avec Michel Cymes et la fille Carrère d’Encausse. Il se peut même qu’un jour, vu la fuite des cerveaux qui touche actuellement TPMP (Touche pas à mon poste), Asko trouve un siège à la droite du Fils (Hanouna).
À chaque fois qu’on lit, regarde ou entend Asko, c’est le grand art du journaliste qui a son avis sur tout porté à son point le plus haut. Maître des contre-pieds à l’idéologie dominante qui retombe toujours sur ses pattes sionistes, ce fan de foot ne loupe pas une occasion de se frayer une place sous la lumière médiatique. Il peut parler de Benzema, des attentats, de DSK (un pote), de Nabilla ou d’Obama avec la faconde d’un pilier de bistrot qui vient de gagner à un jeu de grattage devant tous ses potes après une troisième tournée générale.
La complexité pour les nuls
En fait, vous l’aurez compris, le sujet il s’en fout, du moment qu’il peut tchatcher et vendre sa camelote – c’est-à-dire lui-même – en direct. Le produit, c’est « Asko », le reste n’est qu’un prétexte. Pour être précis, Asko vend de l’intelligence des choses, une vision du monde, mais ramenée au niveau des téléspectateurs compulsifs. Comprenons par là des gens qui s’emmerdent mais qui ne veulent pas s’emmerder avec de la complexité anxiogène.
Comparativement à Haziza, Asko est posé, intelligent, rationnel et honnête. En même temps, Haziza cumule tellement de défauts et de manquements professionnels qu’il est facile de glorifier Asko à côté. Cette semaine, Asko s’en prend à Mgr Barbarin, l’archevêque de Lyon, le primat des Gaules, et pilier de la France catholique. Il a notamment jumelé l’archidiocèse de Lyon avec le diocèse de Mossoul, pour montrer son attachement aux chrétiens persécutés en Orient. Malgré la stature morale de l’homme, Asko exécute Barbarin en trois coups de cuiller à pot, écoutez ça :
« C’est un intellectuel c’est un homme engagé, il s’engage pour toutes les thématiques de l’église, il s’était engagé il était au premier rang des manifestations contre le mariage pour tous par exemple, en 2013, il en disait même parfois des bêtises »
Le présentateur d’I-Télé en plateau surenchérit, et demande à Asko-qui-sait-tout :
« Et ça veut dire que l’église doit couper des têtes pour se sauver elle-même ? »
Étant farouchement attachés à la liberté d’expression, nous ne demanderons ni la tête (nous ne sommes pas des barbares) ni la démission d’Asko (nous ne sommes pas des inquisiteurs), seulement de s’occuper de ses affaires, par exemple du retour de Benzema dans l’équipe de France, à trois mois de l’Euro.
Un revirement louche qui sent encore une fois le désastre : vu le pedigree du maître-chanteur à la sex-tape, il ne nous étonnerait pas que les Bleus, sur une telle base morale, se fassent exploser en France. Attention, il ne s’agit pas d’explosion terroriste, malgré les risques, que nos dirigeants nous rappellent chaque jour entre deux décisions liberticides, uniquement d’explosion sportive. Le ménage reste à faire chez les dirigeants des Bleus, et accessoirement, chez les dirigeants des Français.