Camarades, je crois que la cause est entendue. Nous finirons en rang d’oignons dans un box des accusés avec des casques sur la tête pour pourvoir suivre les débats en novlangue. Lors de la première étape on nous lira les charges retenues :
Avoir détenu, produit, diffusé une arme de destruction massive : l’humour ;
Avoir utilisé icelle pour tourner en dérision les enseignements moraux de l’État ;
Avoir fallacieusement pointé les incohérences des actions de ce-dernier par rapport à sa morale officielle ;
S’être insurgés contre le remplacement de ce que nous prétendons être la logique, la nuance et l’esprit critique par ce que nous avons le front d’appeler un « dogmatisme », un « sacré de pacotille », une « propagande » ;
Avoir osé dire, dans un accès de délire paranoïaque complotiste, que les discours officiels ont permis d’entreprendre des guerres et contre l’intérêt du peuple, en encourageant sa division en sections luttant pour le monopole de la souveraineté, et contre l’intérêt d’autres peuples.
Un article, le 18-c par exemple, de la charte du Tribunal prévoira que le Tribunal sera en mesure d’exclure « un accusé ou son défenseur de certaines phases de la procédure ou de toutes les phases ultérieures » si nous venions à protester avec trop de conviction. Et d’autres préciseront que le Tribunal ne sera pas lié « par des règles techniques relatives à l’administration des preuves » ou que tout ce qui relève de la « notoriété publique » n’aura nulle nécessité d’être prouvé.
Mieux vaut ne pas se faire d’illusions quant à la clémence du verdict. Mort par pendaison pour les membres de « la branche humoristique d’Al-Qaïda ».
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