Le barbu d’Écran large appelle ça « les films du milieu ». Pas inintéressant. Il étrille ici avec talent – et probablement quelque produit accélérateur de flux de parole – la dernière production de Luc Besson.
On ne va pas charger la mule du Besson, qui sort d’une série de non-lieux dans son affaire de « viol » avec « l’actrice » et ex-amie Sand Van Roy, défendue par Me Szpiner.
Quand Wikipédia raconte que le patron d’Europacorp revient au cinéma en annonçant « qu’il a écrit et produit Arthur, malédiction, un film d’horreur inspiré de sa franchise Arthur et les Minimoys tourné en secret durant les confinements liés à la pandémie de Covid-19 », on se demande quel sens ce producteur donne au mot écriture.
Voici la petite histoire de ce suicide même pas artistique.
Dernier soubresaut en date d’Europacorp, Arthur, Malédiction signe le renoncement de Luc Besson, qui piétine ici les ruines de son empire. Projet absurde, aux motivations difficilement compréhensibles, le métrage réalisé par Barthélémy Grossmann est, depuis le dévoilement de sa bande-annonce, l’objet d’une incompréhension radicale du public. Ce dernier a-t-il vu venir l’arnaque de loin ?
Au hasard, Maltazard
Plus d’une fois, les exégètes de Luc Besson ont vu dans ses réalisations et productions la griffe d’un auteur, dont l’existence marquerait d’une empreinte singulière les créations. Le Grand Bleu serait dès lors la quête d’un homme à part vers le dépassement, Léon serait l’écho pas si lointain de sa relation avec la future réalisatrice Maïwenn, et les figures féminines fétichisées qui peuplent ses œuvres autant de témoignages d’un rapport bien particulier au féminin.
Partir de ce principe pour appréhender Arthur, Malédiction présente un intérêt certain : donner un semblant de sens au bubon glaireux qui se déploie le mercredi 29 juin 2022 dans les salles obscures.
Dans ce film, une bande d’adolescents issus d’une réalité parallèle (dans laquelle Arthur et les Minimoys constitue un bon souvenir pour toute une génération) embarquent l’un d’entre eux pour un week-end surprise sur le décor abandonné du film. Malheureusement, le lieu est tombé aux mains de mystérieuses créatures, plus portées sur le meurtre rituel que la décoration d’intérieur. Soit une relecture expéditive et assassine d’une des plus grosses productions d’Europacorp, fer de lance de l’armada Besson.
Peu importe finalement qu’Arthur, malédiction s’impose comme un des métrages les plus abscons, laids, vulgaires, méprisants et méprisables découverts sur un écran de longue date. Le résultat ne mérite pas l’acharnement de quiconque, tant il s’avère dans tous les domaines et aspects du cinéma un renoncement indiscutable. Il constitue, sinon une source de curiosité, à tout le moins un événement remarquable par sa dimension sacrificielle et kamikaze. Tout, tout, tout est fini entre nous, susurre ainsi le producteur.
Gradur et les Minimerdes
Crevons l’abcès. Si le film est officiellement mis en scène par Barthélémy Grossman, le chaos absolu qui préside tant à son écriture qu’à son découpage rend peu crédible la version selon laquelle le technicien aurait eu la main sur l’entreprise. Qu’il ait été envoyé sur le projet en qualité de bourreau ou que Luc Besson en personne ait décidé de brûler ses vaisseaux dans un suicide artistique, le résultat est le même. Comme pour mieux nous signifier qu’il en a fini avec le semblant d’exigence qui fut jadis le sien, le nabab d’hier détricote chacune de ses marques de fabrique.
Réalisateur épris de technique, capable d’innover et de tenir la dragée haute au cinéma américain ? Voici un salmigondis de plans moyens, dopés aux faux-raccords, éclairés en dépit du bon sens, où la caméra comme le montage trahissent en permanence une improvisation pyromane. Auteur soucieux du grand public, au contact d’une jeunesse en mal de créations divertissantes et s’adressant directement à elle ? Rarement on aura vu semblable alignement de clichés crapoteux, du Noir incapable de s’exprimer en français, au « geek » monomaniaque et puant, en passant par le puceau candide, promis à féconder la péripate-princesse, concept Bessonnien en diable, ici incarné par la fille du producteur.
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Et une fille de en plus, une !
Le moment coïncidence par le réalisateur Barthélémy Grossmann :
« En découvrant des photos de Thalia sur les réseaux sociaux, j’ai trouvé que, physiquement, elle correspondant à ma princesse. »