Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, présente vendredi la loi de programmation militaire. Révélations sur les coupes annoncées.
Elle a fait l’objet d’une âpre et longue bataille entre le ministère de la Défense et ceux de l’Économie et du Budget, entre le ministère de la Défense et les militaires. La loi de programmation militaire (LPM) sera présentée lors du dernier Conseil des ministres avant les vacances, vendredi 2 août. Elle dessinera l’armée française des années à venir. Certaines données vont faire grincer des dents. D’ici à 2019, sur ses 280 000 emplois, l’armée va en perdre 34 000 : 10 000 pertes déjà prévues par la majorité précédente ; 24 000 par l’actuelle. Selon nos informations, sur ces 24 000 nouvelles suppressions de postes, 8 000 concerneront les forces opérationnelles et 16 000 l’administration. Armée de terre, armée de l’air, marine nationale : toutes trois vont devoir se serrer la ceinture, les deux premières plus encore que la marine. « Parce que le ministre, le chef d’état-major des armées et la présidente de la commission à l’Assemblée sont bretons ? » persifle un gradé de l’armée de terre.
Au moins deux bases aériennes et entre cinq et dix régiments devraient fermer, un sujet hautement sensible à l’approche des élections municipales. Dès septembre, les premières annonces de fermeture, héritées de la LPM précédente, devraient être rendues publiques. La dissuasion nucléaire devrait échapper aux mesures d’économies, une aberration selon l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin : « C’est une grave erreur ! La France n’a plus les moyens de s’offrir les deux composantes, océanique et aéroportée. Mais c’est un sujet tabou, on entre dans la symbolique de ce qui fait un chef… » Avis partagé par le général Desportes, ancien patron de l’École de guerre, désormais professeur à Sciences-Po : « Un luxe que nous ne pouvons plus nous offrir et qui va une nouvelle fois détériorer l’outil conventionnel. »
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