L’Empire ne séduit plus
L’incroyable hypocrisie américaine qui envoie une émissaire au Brésil pour mettre la pression sur un gouvernement jugé trop poutinophile et parler de paix, tout en entretenant la guerre en Ukraine, et les tensions en mer de Chine et en Iran.
La dernière fois que les Brésiliens ont suivi les Américains dans une guerre, c’était en 1942, et 30 000 travailleurs quasi forcés ont laissé leur peau dans la jungle pour cultiver le caoutchouc destiné à l’effort de guerre américain.
Les dangers étaient nombreux. À des maladies comme la malaria, l’hépatite et la fièvre jaune s’ajoutaient les attaques d’animaux, serpents, alligators et jaguars. Et pas question de s’évader ! Les collecteurs qui le tentaient étaient rapidement repérés par les hommes de main de leurs patrons et abattus pour l’exemple. Au total, un tiers des soldats du caoutchouc auraient trouvé la mort au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Lula et Poutine se connaissent depuis 20 ans. Deux choses les relient : des intérêts économiques, et l’antiaméricanisme.
Une émissaire américaine de haut rang est attendue au Brésil dans l’espoir de renouer le dialogue avec le président Luiz Inacio Lula da Silva, dont les propos controversés sur le conflit en Ukraine avaient provoqué la colère de Washington.
Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, aura des entretiens ce mardi [2 mai 2023] à Brasilia avec des responsables gouvernementaux brésiliens. Dans son entourage, on insiste sur le fait qu’elle focalisera son attention sur la coopération entre les deux géants des Amériques plutôt que sur les commentaires du président brésilien à propos de l’Ukraine.
Mais, a indiqué un responsable sous couvert de l’anonymat, elle aura l’occasion de « faire le point » à ce sujet. « Notre position c’est qu’un certain nombre de pays à travers le monde, le Brésil compris, peuvent jouer un rôle positif pour essayer de mettre fin au conflit », a-t-il ajouté.
Lula avait suscité une vive controverse en affirmant le 17 avril à Pékin que les États-Unis devaient cesser « d’encourager la guerre » en Ukraine et que l’Union européenne devait « commencer à parler de paix ».
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