Pour lancer sa campagne, début 2012, le chef de l’État réfléchit à une éventuelle lettre, dans l’esprit de celle qui avait contribué à la réélection de Mitterrand.
Et si Nicolas Sarkozy s’inspirait jusqu’au bout de la campagne de réélection de François Mitterrand ? Pour lancer sa campagne, début 2012, le chef de l’État réfléchit à une éventuelle lettre aux Français, à l’image de celle qui avait contribué à la réélection du président socialiste, en 1988.
Initialement imaginée comme un moyen d’expliquer aux Français la nécessité d’inscrire dans la Constitution la « règle d’or » budgétaire et sa décision de convoquer ou non le Congrès, cette lettre pourrait être plus étoffée, voire contenir des éléments très personnels (dont un mea culpa sur les erreurs du début du quinquennat). Le président en profiterait pour revenir sur les cinq années passées à l’Élysée, entachées par des crises qu’il devient urgent de remettre en perspective, à l’approche de la présidentielle, selon son entourage. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy est perçu comme un « président de l’oralité et donc de l’éphémère », estiment ses proches. D’où l’importance d’avoir recours à l’écrit, soit au « durable ». À l’Élysée, où officiellement le temps de la campagne n’est pas venu, on ne confirme pas le projet. Mais des sources du premier cercle confient qu’il s’agit d’une « hypothèse sérieuse, à défaut d’être définitive ». « Dans cette société du zapping, le temps politique s’est accéléré, note un proche. L’écrit est un moyen de prendre le temps. Les écrits restent. Ce serait un bon contre-pied. »