Ce matin la cour de Karlsruhe a validé le MES et le pacte budgétaire. Malgré la réticence des juges, 2 raisons peuvent expliquer les motivations de cette décision.
Tout d’abord Angela Merkel a donné énormément de garanties aux juges de la cour constitutionnel. Les fonds d’aide alloués au MES sont conditionnés à d’importantes restrictions budgétaires pour les pays bénéficiaires. De même Angela Merkel a été catégorique sur la mutualisation des aides et les eurobonds. Pour elle c’est Nein ! Dans cette affaire la chancelière a défendu au mieux les intérêts de l’Allemagne et a réussi à imposer aux autres pays sa vision de la politique monétaire et budgétaire. La meilleure preuve est le tournant de la rigueur annoncé dimanche par M. Hollande qui renie ses engagement de campagne en suivant la voie imposée par Berlin.
La deuxième raison est politique. La cour de Karlsruhe n’a pas voulu prendre la responsabilité de bloquer un mécanisme validé par le Parlement allemand et défendu par la chancelière depuis plusieurs mois. Devant la crise aiguë de la monnaie unique, les juges ne voulaient pas apparaître comme les "empêcheurs de tourner en rond". Ainsi les motivations alambiquées de leur avis sont un modèle de circonvolutions. En vérité les Allemands savent que l’avantage compétitif que leur donne l’euro vaut bien de prendre quelques libertés avec la Constitution. Le sursis donné à la zone euro est la meilleure façon de permettre aux autres pays européens de continuer à s’endetter pour acheter les produits allemands.
En réalité comme toujours quand l’essentiel est en jeu et que des décisions historiques s’imposent, seul le peuple est capable de changer la donne. Ce fut le cas en 2005 quand le peuple français dit Non au traité constitutionnel alors que la cour de Karlsruhe avait déjà validé le texte à l’époque. Quand des décisions aussi importantes aux répercussions aussi larges sont prises, le peuple doit être consulté. Que ça plaise ou non, ça s’appelle la démocratie.
C’est pourquoi j’ai lancé avec les militants de Debout la République une pétition pour réclamer un référendum sur le traité européen. Le peuple est le dernier rempart.
Nicolas Dupont-Aignan Député de l’Essonne Président de Debout la République