Le polémiste avait posté sur Facebook un message se terminant par « Je me sens Charlie Coulibaly », après les attentats de début janvier à Paris. Son avocat, qui juge l’infraction infondée, plaide la relaxe.
« Je me sens Charlie Coulibaly » : pour ces cinq mots provocateurs, postés sur sa page Facebook le soir de la marche républicaine du 11 janvier, qui avaient suivi les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le polémiste Dieudonné sera jugé mercredi. Dans ce message, l’humoriste controversé assurait avoir participé à la manifestation, mais la tournait en dérision en la qualifiant d’ « instant magique égal au Big Bang qui créa l’Univers ». « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly » ajoutait-il, associant le slogan de soutien au journal satirique, « Je suis Charlie », au nom d’Amedy Coulibaly, le preneur d’otages qui a notamment tué quatre juifs dans un supermarché casher.
Cette provocation de plus, arrivée en plein moment d’unité nationale, avait exaspéré jusqu’au sommet de l’État, et le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait en personne exigé des poursuites. Le message avait été rétiré suite à l’indignation générale, mais trois jours plus tard, après une convocation restée sans réponse, Dieudonné était placé en garde à vue. À l’issue de celle-ci, le parquet décidait de le convoquer devant le tribunal correctionnel de Paris. Il sera jugé mercredi par la chambre 16-2, spécialisée dans les délits de terrorisme, au lieu de la 17ème, habituée des délits de presse et qui a pour habitude de traiter l’apologie du terrorisme.