Ces derniers jours, l’Internet a été submergé par une rumeur franchement idiote selon laquelle les États-Unis sollicitent l’aide de l’Australie pour préparer une attaque contre l’Iran. Inutile de dire que ce récit n’explique pas quelles seraient les capacités de l’Australie que les États-Unis n’auraient pas, mais peu importe. Pourtant, le propos a été repris en de trop nombreux endroits pour être ignoré. D’un de ces articles, Eric Margolis a décrit de quoi une telle attaque américaine pourrait avoir l’air. Il vaut la peine de le citer intégralement.
Les États-Unis et Israël éviteront sûrement une campagne terrestre massive et coûteuse contre l’Iran, un pays vaste et montagneux qui a été prêt à subir un million de victimes dans sa guerre de huit ans contre l’Irak qui a débuté en 1980. Cette guerre effroyable avait été fomentée par les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Koweït et l’Arabie saoudite pour renverser le nouveau gouvernement populaire islamique d’Iran.
Le Pentagone a prévu une guerre aérienne de haute intensité contre l’Iran à laquelle Israël et les Saoudiens pourraient très bien se joindre. Le plan prévoit plus de 2300 frappes aériennes contre des cibles stratégiques iraniennes : aérodromes et bases navales, entrepôts d’armes et de pétrole, dépôts de carburant et de lubrifiants, nœuds de communication, radars, usines, quartiers généraux militaires, ports, ouvrages hydrauliques, aéroports et unités des Gardes de la révolution.
L’état des défenses aériennes iraniennes va de faibles à inexistantes. Des décennies d’embargos militaires et commerciaux dirigés par les États-Unis ont laissé l’Iran aussi décrépit et affaibli que l’était l’Irak lorsque les États-Unis l’ont envahi en 2003. Les canons des blindés iraniens des années 1970 sont tordus et ne peuvent pas tirer droit, les vieux missiles air-air britanniques et soviétiques sont pour la plupart inutilisables et les anciens chasseurs MiG soviétiques et chinois sont bons pour le musée, notamment ses antiques Tomcats F-14 construits par les Américains, copies chinoises de MiG-21 obsolètes et une poignée de F-4 Phantoms datant de la guerre du Vietnam, à peine fonctionnels.
Le commandement du combat aérien ne vaut pas mieux. Tout ce que l’Iran possède d’électronique sera grillé ou explosé dans les premières heures d’une attaque américaine. Sa petite marine sera coulée dans les attaques initiales. Son industrie pétrolière pourrait être détruite ou partiellement préservée, suivant les plans d’après-guerre américains pour l’Iran.
La seule manière de riposter pour Téhéran est d’organiser des attaques de commando isolées contre les installations américaines sans valeur décisive au Moyen-Orient et, bien sûr, de bloquer le mince détroit d’Ormuz qui voit transiter les deux-tiers des exportations de pétrole du Moyen-Orient. La Marine américaine, basée tout près à Bahreïn, s’entraîne depuis des décennies à combattre cette menace.
Il y a beaucoup d’éléments intéressants dans cette description et je pense qu’il vaut la peine de l’examiner segment par segment.
Premièrement, je ne peux qu’être d’accord avec Margolis que ni les États-Unis ni Israël ne veulent une guerre terrestre contre l’Iran : le pays est trop grand, les Iraniens trop bien préparés et la taille de la force nécessaire pour une telle campagne est bien au-delà de ce que l’Empire peut actuellement rassembler.
Deuxièmement, Margolis a absolument raison lorsqu’il dit que l’Iran n’a pas les moyens de stopper une attaque anglosioniste déterminée (avec missiles et aviation). L’Iran a quelques capacités de défense aérienne modernes, et les attaquants subiront un certain nombre de pertes, mais à ce stade, la disparité de taille est si énorme que les Anglosionistes atteindront la supériorité aérienne assez rapidement et que cela leur donnera la possibilité de bombarder ce qu’ils veulent (davantage d’informations à ce sujet plus tard).