La Chancelière allemande, Angela Merkel, ne dispose plus d’assez de soutiens au sein de sa coalition pour permettre le vote du nouveau plan de sauvetage européen. Le risque d’une crise constitutionnelle se fait jour en Allemagne, et avec lui, une menace de taille pour l’Europe.
Le mécontentement gronde en Allemagne à propos de la crise de la dette de l’Europe alors que le Bundestag doit examiner si le Fond Européen de Stabilité Monétaire (FESM) respecte la souveraineté fiscale de l’Allemagne. « L’Allemagne est en proie à l’hystérie », affirme Klaus Regling, le Directeur du FESM.
Les media ont rapporté que lors du dernier vote au Bundestag, 23 membres de la coalition de la Chancelière, dont 12 des 44 membres du CSU bavarois, ont voté contre le plan de sauvetage. Merkel est désormais obligée de compter sur les votes positifs de l’opposition, et son gouvernement est plus fragile que jamais.
Christian Wulff, le Président allemand, a stupéfait le pays la semaine dernière en accusant la Banque Centrale Européenne d’ « aller bien au delà de son mandat » avec des achats massifs d’obligations espagnoles et italiennes, et mettant en garde contre les mesures en faveur de l’union fiscale, qui sont autant de menaces pour le cœur de la démocratie allemande.
Un document du CSU publié par Der Spiegel rejette le dernier accord conclu entre la Chancelière et le Président français Nicolas Sarkozy, affirmant que les projets pour « un gouvernement économique des pays de la zone euro » sont inacceptables.
Il exige des changements dans le traité pour autoriser la défaillance des pays de l’union monétaire, et leur éviction lorsque des abus sérieux ont été constatés.
« La réunion et la mutualisation illimitée des dettes quelque soit leur durée impliqueraient le partage de la gouvernance financière et changerait définitivement le caractère de la confédération des Etats européens », peut-on y lire.