L’ex-leader des eurosceptiques allemands, Bernd Lucke (photo ci-contre), vient de lancer un nouveau parti, Alliance pour le progrès et le renouveau (Alfa), deux semaines après avoir claqué la porte de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), écrit jeudi 23 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
La nouvelle alliance politique "n’aura rien à voir avec le camp des eurosceptiques d’extrême-droite", "occupera une place dans le spectre libéral-conservateur du champ politique" et fera même "concurrence à l’Union chrétienne-démocrate (CDU)" au pouvoir.
Cette semaine à Cassel, Lucke a rencontré ses collaborateurs à huis clos (environ 70 personnes) pour décider de créer un nouveau parti. Il avait fondé AfD en mars 2013 et la formation politique avait connu un certain succès : 4,7% des électeurs l’avaient soutenue aux législatives de septembre 2013 et 7,1% en mai 2014 aux législatives européennes, ce qui avait permis aux eurosceptiques d’envoyer à Bruxelles et à Strasbourg sept députés. En fin d’année, le parti comptait 20 000 membres. L’AfD estimait que la monnaie commune était une erreur et prônait la sortie de la zone euro.
Mais les rangs de l’AfD ont commencé à se diviser : un groupe national-conservateur dirigé par Frauke Petry s’est formé au sein du parti.
D’après Lucke, 5 000 personnes ont déjà manifesté leur intention d’adhérer au nouveau parti libéral-conservateur dont il sera le leader. Le programme d’Alfa a des points de convergence avec les programmes de CDU/CSU et du Parti libéral-démocrate (FDP), dont une partie de l’électorat pourrait se tourner vers Lucke. Alfa compte débuter l’an prochain aux élections régionales.
"Alfa a été créé par les fondateurs de l’AfD, des politiciens libéraux-conservateurs qui se distancient de l’extrême-droite. En fait, il s’agit de l’AfD sans idées radicales", résume Vladislav Belov, directeur adjoint de l’Institut de l’Europe affilié à l’Académie des sciences de Russie.